Le Maroc et la France ont convenu de renforcer leur coopération et de l'étendre à de nouveaux domaines, ont déclaré les ministres des affaires étrangères des deux pays au cours d'une conférence de presse conjointe donnée samedi à Rabat. Le Maroc et la France ont convenu de renforcer leur coopération et de l'étendre à de nouveaux domaines, ont déclaré les ministres des affaires étrangères des deux pays au cours d'une conférence de presse conjointe donnée samedi à Rabat. Saâd-Eddine El Othmani et Alain Juppé, qui ont affirmé que les relations bilatérales entre Rabat et Paris se situent à un niveau d'excellence qui les rend quasiment parfaites, ont néanmoins estimé que les deux capitales envisagent de les étoffer en y adjoignant de nouveaux champs d'action commune et en les mettant au service du développement économique et social en Afrique. Le ministre français des AE a laissé entendre que l'objectif n'est pas seulement «d'avancer le statut avancé du Maroc, pour ainsi dire», mais encore de faire du Maroc un relais à rayonnement continental pour l'investissement progressif dans les pays subsahariens. M. El Othmani a expliqué que le projet vise à créer un dispositif d'investissement triangulaire au moyen duquel le Maroc et la France investiront dans des pays comme le Sénégal, le Mali, le Niger, le Burkina Faso… Il a précisé que le but est d'essayer d'apporter aux populations tentées par l'émigration illégale le travail et le bien-être qu'elles espèrent trouver ailleurs. Il a estimé que l'expérience acquise par le Maroc- dont les investissements dans le reste des pays du continent vont croissant- peut être d'une grande utilité dans cette direction. Le ministre des affaires étrangères du Maroc a également déclaré que la coopération bilatérale s'étendra à de nouveaux domaines, ce qui «renforcera des liens par ailleurs privilégiés». Il a cité l'agriculture, la formation professionnelle, la recherche scientifique et la coopération culturelle et linguistique. M. Juppé qui a évoqué l'exemple du programme culturel mis au point chaque année par l'ambassade de France au Maroc a semblé être particulièrement sensible à cette dernière opportunité. La convergence des points de vue des deux hommes sur la présence culturelle de la France dans le Royaume a agréablement surpris les journalistes français qui ont accompagné leur ministre et «qui n'en attendaient pas tant de la part d'un gouvernement islamiste». Le ministre marocain et son homologue ont fait part de la volonté des deux pays de renforcer leur concertation économique et ont annoncé la réunion de la haute commission mixte maroco-française durant le 2ème semestre de l'année en cours. Alain Juppé et Saâd-Eddine El Othmani ont également déclaré qu'une délégation d'hommes d'affaires français visitera prochainement le Royaume dans le but d'y avoir des entretiens sur la meilleure manière de renforcer le partenariat d'entreprises. Interrogé sur la question du Sahara, le ministre français des affaires étrangères a réaffirmé le soutien de son pays à une solution sous l'égide de l'ONU et a qualifié le plan d'autonomie marocain de bonne base de discussions. Il a également dit sa conviction qu'un grand pas vers le règlement du problème réside dans des discussions directes entre l'Algérie et le Maroc. Les deux hommes qui se sont félicités de la tradition de qualité des liens bilatéraux ont souligné la convergence de vues des deux pays au sujet des événements de Syrie. Ils ont estimé nécessaire une condamnation du régime de Bachar Al Assad par l'ONU mais ont exclu l'éventualité d'un recours à la force pour régler la question syrienne.