La capitale italienne a abrité la 9e réunion des ministres des Affaires étrangères du groupe des «5+5». Un forum qui regroupe les 5 pays de l'UMA, l'Italie, la France, l'Espagne, le Portugal et Malte. Rebaptisé « Groupe des 10 », une appellation qui se veut une marque d'unité, le forum s'est axé sur plusieurs sujets. Concernant la Syrie, Saâd-Dine El Othmani a remis sur la table l'initiative arabe du règlement de la crise, « base de départ », selon lui, pour arrêter l'effusion de sang, tout en refusant toute intervention militaire dans ce pays. La réunion a de même été consacré à la Palestine, « la réunion a offert l'opportunité de réaffirmer la condamnation de la poursuite de la politique israélienne d'implantation de colonies de peuplement, dans les territoires palestiniens, et des mesures répressives et décisions prises unilatéralement par les autorités israéliennes à l'encontre des habitants de Jérusalem », a d'ailleurs déclaré le ministre. Outre les sujets diplomatiques, la question migratoire a, comme à l'accoutumée, pris une grande part dans les discussions de Rome. Le groupe des 10 ne remplace pas l'UpM Réveillé à 5H30 du matin, Youssef El Amrani a tout de même tenu à nous faire des déclarations. À la question « Le groupe des 10 ne sert-il pas seulement à limiter l'immigration dans les pays du Nord ? », El Amrani répond par la négative. Pour lui, « le Groupe des 10 est plutôt un groupe de coopération et d'échange, entre les pays du pourtour méditerranéen. Il s'agit d'un cadre de dialogue politique, où tous les sujets sont discutés ». S'agissant de l'immigration, le ministre délégué aux Affaires étrangère souligne que le sujet a été traité « dans le cadre d'une approche globale et concertée, qu'il s'agisse d'immigration légale ou illégale ». Et d'ajouter : « Cette question comprend aussi la nécessité de mettre en exergue l'importance du co-développement ». Cette rencontre entre les deux rives de la Méditerranée refait surgir une question que bon nombre d'observateurs se posent : L'Union pour la Méditerranée sert-elle encore à quelques chose ? Pour Youssef El Amrani, lui même ex-président de l'UpM, les deux organismes sont différents. « Le groupe des 10 est un cadre informel, dans lequel des discussions ont lieu, tandis que l'UpM est un cadre de mise en œuvre de politiques ». Le n°2 de la diplomatie marocaine précise aussi qu'il existe un rapport plus étroit entre l'UMA et le groupe des 10, puisque les 5 pays du Sud de la Méditerranée sont ceux qui constituent l'union maghrébine. D'ailleurs, « lors de la réunion de Rome, les ministres européens en ont profité pour féliciter les ministres de l'UMA pour les récents efforts entrepris pour accentuer la dynamique maghrébine », a-t-il tenu à rappeler, tout en précisant que les questions sécuritaire n'ont pas été oubliées « La coopération en matière sécuritaire, concernant le trafic de drogue et le terrorisme, a été mise sur la table », a-t-il déclaré. Renforcer le « partenariat Maroc-France » En marge du forum, le chef de la diplomatie marocaine en a profité pour s'entretenir avec son homologue français, Alain Juppé. Celui-ci se rendra très probablement, entre le 8 et le 9 mars prochains au Maroc. Pour Youssef El Amrani, « cette visite revêt un caractère important. Il s'agit d'une visite de contact, puisqu'il s'agit de la première visite officielle d'Alain Juppé dans le royaume, depuis l'avènement du nouveau gouvernement ». Concernant les discussions qui seront traitées lors de la future visite, « il s'agira de faire le point sur les relations bilatérales, par ailleurs très amicales et hautement stratégiques », a tenu a rappeler El Amrani, tout en rappelant la nécessité de renforcer le « partenariat Maroc-France ». Rappelons qu'au lendemain de la nomination d'Abdelilah Benkirane au poste de chef de gouvernement, Alain Juppé l'avait félicité, en lui promettant une visite assez prompte.