Ces pourparlers s'inscrivent dans un contexte marqué par le vent de démocratie soufflé par le Printemps arabe et les changements politiques et de réformes profondes qu'il a opérées. C'est dans un nouveau contexte stratégique que se tient à Manhasset le 9ème round des pourparlers informels autour du Sahara, et ce, depuis hier et jusqu'au 13 mars. Prennent part à ces négociations le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le Polisario, annonce un communiqué du ministère des affaires étrangères et de la coopération publié vendredi. Selon la même source, la délégation marocaine sera conduite par le ministre des affaires étrangères et de la coopération, Saâd Eddine El Othmani. Cette délégation est également composée de Mohamed Yassine Mansouri, directeur général des études et de documentation et de Maouelanin Khalihanna Maouelainin, secrétaire général du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes. Ainsi près de sept mois après les derniers pourparlers informels sur le Sahara marocain, ce 9ème round, organisé dans la banlieue de New York, se déroule dans le cadre de nouvelles donnes stratégiques. C'est dans un Maghreb qui inaugure un nouveau départ, que ce nouveau round est tenu. Mais c'est surtout dans une région du Maghreb et du Sahel qui fait face à de nombreux défis, en premier lieu la menace terroriste. Une problématique exacerbée par le rapt en plein cœur de Tindouf de trois travailleurs humanitaires occidentaux, dont le sort reste inconnu. «Les camps de Tindouf sont devenus, sous l'emprise des milices du Polisario, un terrain fertile pour les recruteurs des réseaux terroristes, des trafiquants de tous genres et des bandes criminelles, d'où l'impératif de leur fermeture», souligne à cet égard le rapport «Terrorisme en Afrique du nord, de l'ouest et en Afrique centrale: du 11 septembre au Printemps arabe», rendu public récemment à Washington. Par ailleurs, outre la dimension sécuritaire, d'autres facteurs plaident pour la fin des blocages et des positions figées couronnant à chaque fois ce genre de négociation. Dans ce sens, ces pourparlers organisés à l'invitation de Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies s'inscrivent également dans un contexte marqué par le vent de démocratie soufflé par le Printemps arabe et les changements politiques et de réformes profondes qu'il a opérées. On peut également citer la nouvelle dynamique insufflée au projet d'édification du Grand Maghreb. Projet ayant pour but le dépassement de tout conflit politique au profit d'une coopération économique, sociale et sécuritaire qui s'impose de plus en plus dans une région du monde en pleine mutation. A noter également le rapprochement entre le Maroc et l'Algérie, marqué par les récents échanges de visites entre les diplomates des deux pays. Par ailleurs, le 9è round des pourparlers sur le Sahara se tient avec en toile de fond un soutien consolidé et réaffirmé des Etats Unis au plan d'autonomie, sous souveraineté marocaine. Plan que l'Administration américaine qualifie de «sérieux, crédible et réaliste». Dans cette perspective, l'initiative marocaine d'autonomie reste la solution la plus réaliste à ce conflit d'un point de vue américain tout comme français ou espagnol.