Les ministres de l'agriculture du Maroc et de l'Espagne l'ont de nouveau affichée à Rabat Le Maroc et l'Espagne ont de nouveau affirmé leur volonté de renforcer leur «coopération stratégique et mutuellement bénéfique», ont affirmé les ministres de l'agriculture des deux pays au cours d'une conférence de presse jeudi à Rabat. Aziz Akhannouch et Miguel Arias Cañete, qui s'est dit heureux d'effectuer son premier voyage officiel extra-européen au Maroc, ont mis l'accent sur la proximité géographique et sur les relations historiques qui lient les deux nations pour appeler au développement des échanges et à la multiplication des actions communes pour le profit partagé du Maroc et d'un marché européen qui est «le premier du monde avec ses 500 millions de consommateurs». Le ministre de l'agriculture, de l'alimentation et de l'environnement espagnol a laissé entendre que son pays considère la coopération bilatérale comme une opportunité économique et un soutien au processus démocratique marocain qui est un exemple dans le monde arabe, voire ailleurs. Et c'est tellement le cas, a-t-il ajouté, que la Haute commission mixte se réunira à l'automne prochain à Rabat. M. Cañete a également déclaré que depuis sa récente prise de fonction il n'a pas cessé de multiplier les contacts avec les responsables communautaires afin de relancer les discussions sur un nouvel accord de pêche. Déclaration sur laquelle a renchéri Aziz Akhannouch qui a annoncé que la Commissaire européenne en charge de ces questions a déjà reçu mandat pour entamer la procédure. A une question d'ALM sur les risques que fait planer l'opposition des agriculteurs espagnols sur le transit des marchandises marocaines, Cañete a répondu que l'Espagne est un Etat de droit et que la loi sera appliquée en cas d'actes de vandalisme. «Il ne saurait en être autrement puisque nous nous sommes élevés contre de telles pratiques quand nos produits ont été saccagés en France», a-t-il assuré. Le ministre espagnol a, par ailleurs, précisé que l'accord entre le Maroc et l'Union européenne mentionne l'intérêt économique de toutes les populations. Affirmation qui répondait à une question sur les populations sahraouies et qui partant établit que l'Europe n'a plus de réserves sur ce point. Le ministre espagnol a qualifié pour sa part les dossiers discutés avec son homologue de très importants pour de «larges couches de la population». Il est temps que les agriculteurs des deux pays regardent ensemble vers l'avenir et entreprennent de concert pour leur bénéfice mutuel, a-t-il déclaré. D'autant plus, a-t-il ajouté, que du fait qu'ils ne représentent que 2% de l'offre européenne, les exportations marocaines ne risquent pas de perturber le marché européen. D'ailleurs, a-t-il poursuivi, les opérateurs marocains sont des professionnels qui ont une très nette conscience de ce qu'ils n'ont pas intérêt à bouleverser les mécanismes du marché. Akhannouch s'est également dit ne pas avoir de souci en ce qui concerne la coopération agricole avec l'UE. «Nos produits sont aux normes aussi bien en ce qui concerne la qualité que l'hygiène et l'UE a mené des inspections qui l'ont établi», a-t-il tenu à préciser. S'agissant de la pêche, le ministre a déclaré que si accord de pêche il y aura, il se fera sur de nouvelles bases à la suite de discussions avec l'Union européenne. Il a laissé entendre que de nouvelles dispositions seront discutées en ce qui concerne le niveau des compensations, le nombre des bateaux, les quantités, les captures… Au demeurant, a-t-il conclu, le Maroc a demandé à l'Espagne son concours afin d'évaluer les stocks et de décider de la meilleure manière de les préserver.