Miguel Arias Cañete, ministre espagnol de l'Agriculture fera un déplacement à Bruxelles, mardi prochain, pour défendre, encore une fois, la position ferme de son pays. Il compte brandir la carte des indemnités ainsi que celle de la politique agricole commune (PAC) Mettre toutes les chances de son côté pour arriver à décrocher le feu vert de l'Union européenne(UE) pour un nouvel accord de pêche avec le Maroc. Telle est, semble-t-il, la « priorité politique » que cherche à mettre en avant Miguel Arias Cañete, le nouveau ministre espagnol de l'Agriculture, de l'alimentation et de l'environnement. Et cela commence dès mardi prochain, jour où il aura un entretien avec la commissaire de l'Union européenne María Damanaki. Le pressing exercé par les armateurs ibériques en chômage actuellement et encaissant des pertes sèches évaluées à plus de 30 millions d'euros, et l'état de santé critique de l'économie espagnole explique en quelque sorte la farouche offensive diplomatique et médiatique que mène actuellement le gouvernement de Mariano Rajoy. D'ailleurs, une étude récemment publiée par le département de l'Agriculture montre que l'accord de pêche a permis à la flotte andalouse de générer des revenus supplémentaires de plus de 21,3 millions d'euros durant la période 2007-2011, comparativement à celle s'étalant de 2002 à 2007(Accord suspendu), soit un bond spectaculaire de 68,9%. Il en ressort également que le principal bénéficiaire est la pêche côtière qui a vu sa production se hisser de 73,6%, passant ainsi de 20 millions à 37,2 millions sur la période de référence. Le grand perdant dans cette affaire est la région Sud bien sûr. À titre d'exemple, la ville de Barbate, dont l'économie locale dépend à hauteur de 20% de l'activité de la pêche, a accusé une perte estimée à 2,2 millions d'euros par mois, et ce depuis la désactivation dudit accord. Et pour éclairer plus, il suffit de souligner que les revenus de cette localité ont grimpé de seulement 228 125 euros, à plus de 14 millions. Sans prétendre jouer aux devinettes, les perspectives de la conclusion d'un nouvel accord se profile à l'horizon. Le parti conservateur au pouvoir compte brandir aux responsables européens la carte des indemnités à ses professionnels en cas de non renouvellement dudit accord. Et ce n'est pas tout. Arias Cañete joue également la carte de la politique agricole commune (PAC), mise en place depuis 2006 à l'UE. La dernière déclaration du chef de la délégation de l'UE au Maroc, Eneko Landaburu, promettant qu'un nouvel accord de pêche « aura bien lieu» verse dans ce sens. Sans oublier les dernières sorties médiatiques du gouvernement de Benkirane sur la question manifestant franchement leur volonté de reconduire le protocole d'accord, bien que les termes de ce dernier subiront certainement quelques modifications, aussi bien au niveau de la forme que celui du fond. Mettant ainsi a mal toutes les revendications des professionnels marocains de dire non.