Ce n'est pas par hasard que le ministre espagnol de l'Agriculture, de l'Alimentation et de l'Environnement, Miguel Arias Canete, a choisi le Maroc pour sa première visite hors UE. Celle-ci intervient en effet une semaine après l'adoption, le 16 février, du nouvel accord agricole Maroc-UE. Lors d'une conférence de presse tenue hier à Rabat, c'est en compagnie de Aziz Akhannouch qu'il a souhaité exposer l'harmonie des deux camps concernant le nouvel accord. Et les espoirs futurs quant au domaine de la pêche. Rassurer pêcheurs et agriculteurs « L'agriculture et la pêche sont deux secteurs très sensibles et très complexes. Mais cela ne doit pas nous empêcher de discuter et de trouver des solutions ensemble », a introduit Miguel Arias Canete. « Je suis convaincu que nous allons nous entendre, et bien travailler ensemble ». Evoquant l'état des lieux, les deux homologues ont rappelé l'étendue du marché européen, qui constitue de bonnes garanties pour les deux camps. « Nous avons intérêt commun à disposer d'un grand marché européen, le plus vaste du monde, avec 500 millions de consommateurs », a souligné dans ce sens le ministre européen. Un chiffre qui ne rassure pas pour autant les agriculteurs européens, et parmi eux les Espagnols. Aziz Akhannouch rebondit en leur adressant un message rassurant : « La maturité des agriculteurs marocains fait que l'objectif n'est pas d'arriver sur un marché et de détruire de la valeur. Cela fait plusieurs années qu'il y a un accord et des quotas. L'accord ne permet qu'une amélioration de ces quotas ». Un centre chargé d'assurer la transparence des transactions agricoles sera prochainement mis sur pied. Réouverture du « dossier pêche » ? A la question de savoir si des compensations seront remises ensuite aux agriculteurs espagnols, le ministre espagnol a été on ne peut plus direct. « Le gouvernement espagnol ne fait pas de pronostics aléatoires. Dans un premier temps, nous allons suivre ce qui se passe avec les exportations et les prix, et voir s'il y a ou non des dommages. L'accord a été approuvé, il doit maintenant être appliqué ». Côté pêche, le non renouvellement de l'accord ne semble pas alarmer les deux homologues. « Après le rejet de l'accord de pêche, il ne s'agit pas de faire un accord bilatéral avec l'Espagne, mais de relancer les discussions autour du protocole, qui a été renouvelé jusqu'en 2015. Nous décidons des quotas, des bateaux qui vont pêcher, dans quelles conditions,… », détaille Akhannouch. Avant de conclure qu'il n'est « pas exclu que dans les semaines ou les mois à venir, nous assistions à la réouverture du dossier pêche ».