«Les villes marocaines connaissent, presque quotidien- nement, des mouvements de protestation», a souligné le ministre. Et de relever que les forces de l'ordre interviennent pour faire respecter la loi en cas d'occupation de la voie publique, de dégradation des biens... Mohand Laenser, ministre de l'intérieur, s'expliquait lundi au Parlement sur les incidents survenus à Taza il y a quelques semaines. Ceci, alors que d'autres villes, en l'occurrence Salé et Beni Mellal, ont connu dimanche dernier des incidents pareils. Actes de violence et confrontations entre les autorités locales et les habitants. «Les villes marocaines connaissent, presque quotidiennement, des mouvements de protestation», a souligné le ministre. Et de relever que les forces de l'ordre interviennent pour faire respecter la loi en cas d'occupation de la voie publique, de dégradation des biens ou d'atteinte aux symboles de l'Etat. «L'Exécutif a mis sur pied une commission composée de responsables gouvernementaux, d'élus et de représentants des habitants en vue de résoudre les problèmes pressants et de réfléchir à des solutions idoines aux problématiques sociales qui requièrent plus de temps», a expliqué le ministre, assurant que la mission de cette commission ne se limite pas uniquement à la ville de Taza. Concernant cette dernière, le ministre de l'intérieur a eu la même remarque exprimée récemment par Mustapha El Khalfi, porte-parole du gouvernement, «ces incidents ont été démesurément amplifiés, particulièrement par des médias électroniques». Le ministre de l'intérieur a, en outre, ajouté que des parties avec des agendas propres ont tenu à instrumentaliser et à attiser ces évènements, soulignant que le gouvernement est «en train d'enquêter pour élucider ce qui s'est passé avec précision». M. Laenser a, par ailleurs, rappelé que les évènements survenus à Taza ont fait 94 blessés parmi les forces de l'ordre et 18 parmi les protestataires, qui ont tous reçu les soins nécessaires, alors qu'aucun cas de décès n'est à déplorer. Concernant la ville de Salé, ALM a contacté Mohamed Benatia, président de l'arrondissement de Hssain, à proximité duquel ont été enregistrés la journée de dimanche 12 février. Selon lui, il ne s'agit pas de la première manifestation des habitants de ces douars où règne l'habitat anarchique. Ainsi, les habitants ont protesté contre les décisions de la wilaya de démolir des constructions non autorisées, s'en sont suivis des jets de pierres et des accrochages avec les autorités locales. Des incidents qui n'ont toutefois généré aucune victime, a estimé M. Benatia. «Mais à plusieurs reprises le gouverneur, les élus locaux et l'agence Bouregrag qui gère le plan d'aménagement de cette zone avaient tenu des réunions avec une centaine d'habitants, leur promettant des autorisations d'habitat en mars prochain exclusivement pour les zones habitables, contre un arrêt de toutes les activités anarchiques (vente de terrains, construction...), accord qui n'a pas été respecté», a précisé M.Benatia. Mohamed Zouiten, député PJD de Salé, a pour sa part indiqué que le gouvernement doit être interpellé quant à la situation anarchique qui s'est développé depuis plusieurs années à Salé, l'une des villes les plus peuplées après Casablanca. «Le gouvernement doit traiter cette situation selon une approche globale et non sécuritaire», a indiqué M. Zouiten mettant en garde contre le risque de voir ces incidents s'étendre à d'autres régions confrontées à des situations sociales similaires. Mais ce sont relativement les incidents de Beni Mellal survenus à l'issue de manifestations du mouvement local du 20 février qui ont fait le plus de dégâts. Selon une source locale , trois voitures ont été brûlées, plusieurs agences bancaires et établissements publics saccagés, sans parler du blocage de la circulation sur la voie publique. Aussi, selon la même source il y a eu une vingtaine de blessés majoritairement parmi les forces de l'ordre. Ainsi 15 personnes ont été arrêtées parmi elles une dizaine de mineurs.