Des politiciens, des sportifs et des artistes parlent de leurs joies et de leurs réactions à la suite de la victoire du Maroc contre l'Algérie. Tous ont senti un grand soulagement après le but d'égalisation signé par Marouane Chammakh. Les larmes aux yeux • Nawal El Moutawakil : J'ai été effondrée après le but algérien. Je me suis dit : mince : notre équipe n'a décidemment pas de chance. Elle a donné le meilleur d'elle-même et récolte une défaite que rien ne laissait présager. C'était de la frustration, de la déprime et une profonde désolation. Mais, il restait une petite note d'espoir. Tout n'était pas complètement noir. Et quand j'ai vu qu'il y avait encore cinq minutes à jouer après la fin du temps réglementaire, j'ai repris espoir. En cinq minutes, beaucoup de choses peuvent arriver, dont un but qui a transformé en liesse l'abattement de millions de spectateurs marocains. Pour ma part, j'ai bondi de joie. Et quand les deux autres buts ont été mis au fond des filets, j'avais les larmes aux yeux. Cela fait si longtemps que l'équipe nationale ne nous avait pas donné un tel moment d'émotion. Qu'elle en soit remerciée. Nous comptons sur elle pour porter notre joie à son point culminant en ramenant la Coupe au pays. Belle victoire • Ahmed Taëb El Alj : Je suis au Caire et j'ai vu le match en compagnie d'amis égyptiens et marocains. J'ai vu des gens désespérés après le but marqué par l'équipe algérienne. Ils ont décrété la fin du match avant de coup de sifflet de l'arbitre. Moi, je n'ai cessé de nourrir l'espoir d'un but d'égalisation. Et quand cela est arrivé, je n'ai cessé de croire à la victoire. Et ce fut une belle victoire. Les amis égyptiens ont loué la créativité footballistique de l'équipe marocaine. Ils ont vu une équipe qui fera encore plus parler d'elle à l'avenir. Je pense que l'on peut parler, à partir de ce match, du projet d'une équipe nationale forte. En ce qui me concerne, j'en aime tous les joueurs comme les doigts des deux mains. Je n'en exempte même pas ceux qui ont raté des occasions. Le coaching de Zaki • Mohamed Hassan Al Joundi : Les dix dernières minutes ont été si difficiles que j'ai appréhendé une crise cardiaque. Dans le sport, il existe un gagnant et un perdant. En d'autres circonstances, on se serait fait à l'idée d'une défaite du Maroc. Mais là, nos joueurs ont fait le jeu, ont été tout près du but. Qu'ils soient éliminés par la faute d'une seule occasion, cela aurait laissé un sentiment d'amertume chez tous les Marocains. Heureusement qu'ils ont su faire preuve d'un calme olympien pour revenir au score et nous gratifier, ensuite, d'images qui montrent leur supériorité. Ils nous ont honorés. Qu'ils en soient remerciés. Pour ma part, j'ai été impressionné par l'étalon Jawad Zaïri. Il a couru pendant 120 minutes, et au bout de sa course, il a trouvé un but magnifique. Je félicite aussi Badou Zaki pour son coaching. Il a montré que les Marocains pouvaient être à la hauteur des missions qui leur sont assignées, lorsqu'ils sont compétents. Et c'est aussi l'une des leçons du match entre le Maroc et l'Algérie. Tension nerveuse • Moulay Ismaïl Alaoui : Tout d'abord, je tiens à préciser que je ne regarde jamais, en direct, les matchs de l'équipe nationale, et ce pour des raisons de tensions nerveuses assez évidentes. En revanche, j'ai regardé les images du match Maroc-Algérie et surtout les buts marqués par le Maroc … en différé. Sans aucun doute, la victoire de la sélection marocaine est une joie immense pour moi. Toutefois, j'ai été choqué par l'excès de chauvinisme qui a eu lieu à la suite du coup sifflet de l'arbitre. Je fais allusion à deux évènements. D'une part, les scènes de violences qui ont eu lieu au sein même des gradins par les supporters algériens déçus par la défaite de leur équipe et d'autre part, la manifestation trop bruyante dans les rues marocaines. En fait, il faut être conscient que la compétition n'est pas terminée et que la sélection marocaine doit affronter d'autres difficultés. L'homme du match • Mohamed Abied : Depuis le début de la CAN, j'ai une confiance totale en notre équipe nationale. Dans son match contre l'Algérie, les Lions de l'Atlas ont fait preuve davantage d'homogénéité et de jeu collectif. Les Algériens ne dominaient pas le match, ils n'ont profité que d'une balle perdue. Cela aurait été injuste que de perdre face aux adversaires algériens. D'ailleurs, dès que l'Algérie a marqué son but, j'étais pratiquement sûr que le Maroc allait égaliser immédiatement. Les joueurs eux-mêmes n'ont pas baissé les bras et ont fini par s'imposer sur le terrain. Pour moi, l'homme du match est incontestablement Moha El Yaâkoubi. Il a fait un travail immense. La tactique de Badou Zaki a consisté à observer le jeu et l'évolution de l'équipe adverse et, au dernier moment, renforcer l'attaque. C'est une tactique qui s'est avérée payante. Félicitations donc pour notre équipe. Un cri de délivrance • Abdellatif Zine : Je ne peux pas parler des émotions vécues en dix interminables minutes. Je me suis levé après le but algérien. J'étais déçu ! Notre équipe ne méritait pas ce sort. Je ne pouvais pas assister à sa défaite. Je me suis dirigé vers la salle de bains et me suis mis sous la douche. Le bruit de l'eau a été interrompu par un cri de délivrance. J'ai compris qu'il provenait de la personne qui regardait le match avec moi. J'ai jeté un peignoir sur mes épaules et me suis précipité vers la télévision. J'ai vu le reste du match mouillé, à l'instar de nos joueurs qui n'avaient pas triché en mouillant leurs maillots. Et tout particulièrement Walid Regragui et Moha Yaâcoubi. J'éprouve un grand sentiment de fierté après cette victoire. Baddou, la vedette • Rachid Talbi Alami : J'ai suivi le match Maroc-Algérie sur une chaîne satellitaire dans une chambre d'hôtel en France, où je me trouve actuellement. Bien évidemment, j'ai été très content dès que le Maroc a égalisé. Nous avons eu une chance qui ne se présente qu'une seule fois dans la vie. Nous l'avons saisie, j'en suis comblé. Pour moi, la vedette du match était incontestablement Baddou Zaki, l'entraîneur national. Dès la fin du match, j'ai appelé mon ami, le ministre de la Communication, Nabil Benabdellah, qui se trouvait en Egypte. Enfin, pour conclure, j'espère que l'exploit se reproduire en demi-finale et pourquoi pas en finale.