Course féminine. Baptisée Courir pour le plaisir, la quatrième course féminine s'est déroulée dans une ambiance particulière hier dimanche. Et c'est Zhor El kamch qui s'est adjugée le titre de cette année. Plus qu'une épreuve sportive, il s'est agi de relever plusieurs défis, du souci environnemental aux enjeux sociaux. Les rues principales de la ville de Casablanca avaient un air spécial cette matinée du dimanche 19 mai. Pour la première fois, le temps d'une course, aucune voiture n'y circulait. Avenues propres, panneaux publicitaires, mobilisation sur tous les plans. C'est comme si la ville se préparait à accueillir une grande fête. Et pour cause, la 4e édition de la course féminine, organisée par l'Association Marocaine Sports et développement. Plus de 8 000 jeunes filles et femmes, âgées de 15 à 75 ans ont dû laisser de côté leurs tâches ménagères de la fin de semaine pour pouvoir participer à une compétition unique en son genre dans le continent africain. Une course organisée par une femme, à savoir Nawal El Moutawakil, présidente de l'association, pour le grand plaisir de toutes les femmes du Maroc. Le titre de cette année est revenu à l'athlète marocaine Zhor El Kamch, quadruple championne du monde de cross court militaire, qui a remporté cette compétition, conservant ainsi son titre de l'année dernière et devançant les principales favorites de cette course, qui s'est déroulée sur 10 km longeant les principaux boulevards de la capitale économiques. El Kamch a parcouru la distance en 31mn 39'27'', devant la Tanzanienne Josepha Restitvta, la Kenyane Tegla Loroupe, et la Marocaine Malika Assahsah, arrivée quatrième. « Dès le début de la course, j'ai décidé de prendre la tête car les deux Kenyanes et la Tanzanienne Restitva étaient les favorites. J'ai maintenu la cadence jusqu'à mi-course avant de relever le rythme pour prendre seule les commandes…La victoire d'aujourd'hui est le fruit de grands efforts et d'intenses entraînements que je suis depuis le début de la saison », a déclaré EL Kamch, ne cachant pas sa joie. Des défis physiques et sociaux pour certaines, une affirmation de soi pour d'autres aux côtés d'athlètes confirmées d'une dizaine de pays, autant d'ingrédients ou enjeux de cette course organisée sous la présidence d'honneur de SAR la princesse Lalla Meryem par la jeune association qui vise à créer une véritable culture du sport qui permettra à bon nombre d'entre elles d'atteindre des performances de haut niveau. Du sport, mais aussi un souci pour l'environnement, la propreté et pour le social. Et ce n'est pas un hasard si une délégation de la fondation internationale Laureus Sport for Good Foundation, une association formée essentiellement d'athlètes de renommée internationale et dont le but et de lutter contre les problèmes sociaux à travers le monde, est venue pour, à la fois, assister à cette course et s'enquérir de projets à caractère socio-sportifs. Les Américains Edwin Moses, président de la fondation, Michael Johnson, champion olympique et recordman des épreuves des 200 et 400 m, de l'ancien champion des courses automobiles, le Brésilien Emerson Fittipaldil (course autos) et l'ancienne star de gymnastique, la Roumaine, Nadia Comaneci… tous se sont joints à cette fête de l'athlétisme et ont exprimé leur grande admiration de l'organisation de cette course. « Je suis admirablement satisfait de cette course et je félicite Mme El Moutawakil qui a permis, par cette course, à la femme de montrer ses potentialités et ses capacités », a déclaré l'Américain Jonhson, admiratif. La délégation était là également pour répondre à la mission de cette institution internationale et qui est de faire du sport un levier du développement local. Elle avait à cet effet effectué, jeudi dernier, une visite au douar Ait Iktel (cercle d'Aït Ourir, province d'El Haouz) initiée par la Fondation BMCE pour l'éducation et l'environnement dont la directrice exécutive n'est autre que l'ex-championne olympique marocaine, El Moutawakil, également membre de l'académie de Laureus sport for good foudation. La délégation a ainsi donné le coup d'envoi à un match de mini-foot opposant l'équipe féminine du TAS de Casablanca à celle d'Ait Iktel, avant de se joindre aux deux équipes pour gratifier le public d'un football de qualité. Une course féminine de 2.000 m a par la suite eu lieu. Plus d'une centaine de jeunes filles de l'école communautaire rurale d'Aït Iktel, appartenant à la Fondation BMCE, et du TAS de Casablanca s'y sont jointes. Ensuite une visite à cette école a été effectuée. Les membres de la délégation se sont félicités des programmes pédagogiques qui y est mis en place, à l'instar de 45 autres écoles de la Foudation, cette école est équipée en ordinateurs, télévision et vidéo. Le tout pour améliorer les conditions de vie des populations défavorisées et à promouvoir l'éducation de la jeune fille. La course féminine est intervenue dans ce même sillage d'ouvrir la femme marocaine.