Président du comité égyptien de candidature à l'organisation de la coupe du monde 2010, Mohamed El Siagy analyse les chances de son pays ainsi que celles du Maroc dans cette course au Mondial. Aujourd'hui Le Maroc : L'élimination de la sélection égyptienne affecterait-elle la promotion de la candidature de l'Egypte à l'organisation de la Coupe du monde 2010 ? Mohamed El Siagy : Non. Le parcours de la sélection égyptienne dans la Coupe d'Afrique des Nations n'a absolument rien à avoir avec la candidature de notre pays à l'organisation du Mondial 2010. Si on suit cette logique, on pourrait dire que l'élimination de l'équipe sud-africaine affecterait la candidature de ce pays, de même que la non-participation de la Libye nuirait à sa candidature commune avec la Tunisie. Notre candidature est un projet à moyen terme qui s'étale jusqu'à 2010 et où les résultats temporels ne comptent pas. Quels sont les points forts du dossier égyptien ? Ce sont les mêmes points forts que pour les autres candidatures, à savoir leur appartenance au continent noir. La FIFA a décidé d'organiser la coupe du monde 2010 en Afrique. Nous remplissons donc ce premier critère. L'Egypte est également une destination touristique dont les infrastructures n'ont rien à envier aux pays qui attirent le plus grand nombre de touristes dans le monde. Nous disposons de grands hôtels dont la capacité d'accueil est très élevée. Il ne faut pas oublier non plus que l'Egypte est le berceau d'une civilisation ancienne de plusieurs milliers d'années. Quels sont, à votre avis, les points faibles de la candidature égyptienne ? L'élément qui nous fait le plus défaut demeure l'infrastructure dont nous disposons. Mais à ce sujet, j'estime que d'ici 2010, nous avons largement le temps d'y remédier en bâtissant tous les stades dont nous pourrons avoir besoin pour l'organisation de la Coupe du monde. Les plus grandes villes du pays seront dotées, en plus des infrastructures sportives dont elles disposent, de nouvelles enceintes entièrement dédiées au plus grand rendez-vous footbalistique de la planète. Mais tous ces points faibles ne sont pas définitifs. Nous pourrons surmonter toutes ces difficultés à force de travail. D'ailleurs, l'organisation de la prochaine édition de la Coupe d'Afrique des nations, qui aura lieu en 2006 en Egypte, constitue un véritable examen. C'est en quelque sorte la répétition d'une grande pièce de théâtre, dont nous avons la responsabilité de A à Z. Que pensez-vous du dossier de la candidature marocaine pour l'organisation du Mondial 2010 ? Les Marocains ont beaucoup profité de leurs trois précédentes candidatures. Pour leur quatrième essai, ils ont bien ficelé leur dossier. En plus, je pense que le soutien du Roi du Maroc, du gouvernement et du peuple marocain est le plus grand atout de la candidature de leur pays. En plus, la proximité de l'Europe est un grand avantage que les responsables du comité d'organisation n'hésitent pas à mettre en avant. Je pense que le Maroc est déterminé à être le premier pays africain à accueillir les phases finales du Mondial. Plusieurs pays arabes son en lice dans cette course à la coupe du monde. Qu'en pensez-vous ? L'existence de nombreux concurrents arabes qui disposent des mêmes atouts et des mêmes handicaps constitue un frein à chaque candidature. Mais j'estime que, pour notre part, nous serons gagnants à tous les niveaux, même dans le cas d'un échec. Le pays sera alors doté d'infrastructures sportives, routières et hôtelières qui contribueront à son développement socio-économique.