Président de la commission des affaires étrangères au Parlement, Zaki Semlali, fils de l'ex-ministre de la Jeunesse et Sports Abdellatif Semlali, estime que la mobilisation de tous est la clé de la réussite de la candidature du Maroc à l'organisation du Mondial 2010. Aujourd'hui Le Maroc : Que représente l'hommage rendu à votre père par l'Union arabe de football ? Zaki Semlali : Le président de l'Union arabe de football m'a contacté il y a quelque temps pour m'informer de la décision de cette instance de rendre un hommage à mon père, feu Abdellatif Semlali, qui en a occupé le poste de vice-président durant plus de 20 ans et jusqu'à sa mort. Il m'a invité à me rendre au Caire ce vendredi en vue de discuter des modalités de cet hommage, qui prendra peut-être la forme d'un tournoi de football portant le nom de Abdellatif Semlali. Je veux également profiter de ma présence dans la capitale égyptienne pour capitaliser les relations de mon défunt père au sein des fédérations arabes de football en vue de promouvoir la candidature du Maroc pour l'organisation de la Coupe du monde 2010. J'ai d'ailleurs été contacté par M. Saâd Kettani à cet effet. Mais la situation de l'UAF est de plus en plus délicate avec quatre candidatures arabes au Mondial. Pourquoi ? Effectivement, la situation de l'instance arabe est peu enviable. Présenter quatre candidatures arabes serait ouvrir la porte grande ouverte à la candidature sud-africaine. Mais je tiens à préciser que lorsque le Maroc était l'unique candidat arabe, les autres pays arabes étaient ses principaux supporters. A nous donc de les convaincre de notre priorité à organiser le Mondial. Et il n'y a pas 36 façons pour y arriver. Il faudrait renouer les contacts avec les fédérations arabes ainsi que les membres de l'UAF. Ne pensez-vous pas que la décision est plus d'ordre politique que sportif ? La Coupe du monde n'est plus un rendez-vous sportif uniquement. C'est un événement tellement important qu'il est clair que le politique y joue un rôle déterminant. C'est pour cela que notre diplomatie, nos hommes d'affaires, notre gouvernement, en plus de nos responsables sportifs, se doivent de redoubler les efforts pour se voir offrir l'organisation d'un événement qui relancerait toute notre économie. Quelles sont, selon vous, les chances de notre pays pour abriter le Mondial ? Notre pays, de part sa situation géographique, sa proximité de l'Europe, la passion des Marocains pour ce sport, possède de grandes potentialités pour l'organisation du plus grand rendez-vous footbalistique de la planète. Il faut juste être convaincant et très optimiste. Vous savez, ce dossier de candidature concerne tous les Marocains. La mobilisation de tous ne pourrait qu'être bénéfique à notre candidature. Vous étiez très proche du dossier de candidature marocaine pour le Mondial de 1998, quelles erreurs doit-on éviter pour que les scénarios des trois dernières tentatives ne se reproduisent pas ? Ce qui a surtout manqué à notre dossier de 1998 est la défection de dernière minute de plusieurs membres du bureau exécutif de la FIFA qui nous avaient assuré de leurs votes auparavant et ce, pour des raisons très obscures. Mais malgré tout, nous avons atteint le dernier tour du vote que nous avons perdu contre la France. Et d'ailleurs, à cette époque, la FIFA n'était pas prête à donner à l'Afrique l'organisation du Mondial. A présent, l'instance internationale a adopté le principe de rotation des continents pour le plus grand plaisir des Marocains. Et en Afrique, notre pays est le mieux placé dans la course au Mondial. Vous êtes également en train de créer une fondation pour la promotion du sport au Maroc ? Oui, et c'est également une des raisons de mon voyage, ce vendredi, au Caire. Cette fondation, qui porterait le nom de mon père, serait une plate-forme de réflexion sur les moyens de promouvoir la pratique sportive dans notre pays. Elle accompagnerait également les politiques des différentes fédérations dans ce sens. Mais avant tout, la création de cette fondation serait un hommage à toute une génération de dirigeants arabes et francophones, qui ont tant fait pour le sport dans leurs pays.