L'Union des fédérations nationales des chauffeurs et professionnels du transport a appelé, samedi dernier, ses troupes à une grève générale ce lundi 30 janvier. Le secteur du transport bouillonne. On dirait que les professionnels de ce secteur n'attendaient que l'investiture du nouveau gouvernement pour remettre sur la table leurs revendications sociales et professionnelles. De façon imprévisible, l'Union des fédérations nationales des chauffeurs et professionnels du transport, l'un des syndicats puissants du transport qui étaient à l'origine du débrayage d'avril 2009, a appelé, samedi dernier, ses troupes à une grève générale ce lundi 30 janvier. Une façon de faire pression sur le gouvernement d'Abdelilah Benkirane et mettre en avant le cahier revendicatif des professionnels du transport. Aussitôt informé, le nouveau ministre de l'équipement et du transport, Abdelaziz Rebbah, a chargé le directeur du transport routier relevant de son département de se concerter avec les syndicalistes pour tenter de calmer les esprits. A l'issue de réunions engagées entre les deux parties, l'Union des fédérations nationales a décidé hier, dimanche, de suspendre momentanément le mouvement de grève et les sit-in qui devaient avoir lieu ce lundi, ouvrant la voie au dialogue. Tout de même, l'hypothèse du recours à la grève n'a pas complètement été écartée. «Nous n'avons pas annulé la grève. On l'a juste suspendue en attendant de voir ce que le gouvernement va nous proposer», souligne Mohamed Mittali, président de l'Union des fédérations nationales des chauffeurs et professionnels du transport, dans une déclaration à ALM. M. Mittali affirme que son syndicat a accordé au gouvernement Benkirane un délai de 10 jours avant de passer à l'action. «Le gouvernement aura d'ici la fête de l'Aïd Al Mawlid pour faire montre de bonne foi, sinon nous nous mobiliserons pour une grève aux conséquences graves». D'ailleurs, la commission interministérielle mise en place pour dialoguer avec cette fédération du transport montre clairement que le gouvernement prend au sérieux cette affaire. Cette commission qui devrait, selon M. Mittali, tenir une première réunion avec les professionnels du transport, demain mardi 31 janvier, est composée de M. Rebbah, Mohand Laenser, ministre de l'intérieur, et Mustapha Ramid, ministre de la justice et des libertés. Pour l'équipe de Benkirane, un éventuel débrayage qui rappellerait les pertes énormes occasionnées par la grève générale d'avril 2009 n'est pas le bienvenu dans la conjoncture actuelle. Selon M. Mittali, «la commission interministérielle devrait examiner les revendications des professionnels du transport d'une manière qui mettrait fin à leur souffrance». L'Union des fédérations générales appelle, essentiellement, le nouveau gouvernement à concrétiser les engagements pris par les précédents gouvernements envers les professionnels.