Nous sommes à Nador, au boulevard Mohammed V. Cette mère de famille, sexagénaire, vient de mettre le pied hors d'une agence bancaire. Nous sommes à Nador, au boulevard Mohammed V. Cette mère de famille, sexagénaire, vient de mettre le pied hors d'une agence bancaire. Elle semble ne pas avoir l'intention de regagner son domicile à pied, avec quinze mille dirhams sur elle. Elle hèle un petit taxi qui s'arrête rapidement. La femme qui porte un sac à main y monte. «Comme si tu craignais quelqu'un!», lui dit le taximan sur un ton moqueur. Elle sourit tout en lui affirmant qu'elle vient de prélever une somme importante d'argent. «Il faut se méfier parce que la ville est pleine de voleurs», lui précise-t-elle. Et ils engagent une conversation portant sur les multiples histoires d'agressions commises en plein jour par les voyous de la ville. Le taximan conduit calmement tout en parlant. Au fil des boulevards, des quartiers et des ruelles, il arrête la voiture dans un coin plus ou moins désert. Et comme par hasard, il n'y a aucun passager à ce moment. La femme fixe le chauffeur du petit taxi. La voiture est-elle tombée en panne? Non. Pour quelle raison s'arrête-t-il alors, se demandait-elle ? La femme reçoit tout de suite la réponse, non pas par des paroles, mais par le comportement du taximan qui essaie maintenant de lui arracher le sac à main que la cliente n'a aucune intention de lâcher et le tient de toutes ses forces. Le taximan lui assène alors un coup de poing à la figure. Elle essaie d'appeler du secours, mais malheureusement pour elle personne ne passe. Elle résiste encore un peu puis elle cède. Il lui arrache le sac, ouvre la portière de la voiture, la pousse violemment dehors, referme la portière et démarre à vive allure. Elle n'arrive pas à croire ce qui lui arrive. Elle se relève et se rend tout de suite au commissariat de police. Elle dépose plainte. Mais elle ne se souvient même pas des signalements du chauffeur du taxi. Ne disposant d'aucun indice, la tâche semble difficile pour les enquêteurs. Et pourtant, ils ne se croisent pas les bras. Ils se lancent à la recherche de l'auteur de l'agression. Vingt-quatre heures plus tard, la femme se souvient avoir perdu son dentier à l'intérieur du petit taxi. Les enquêteurs commencent à fouiller les petits taxis qui étaient en circulation ce jour et à cette heure du crime. Ils le trouvent dans un petit taxi. Son chauffeur leur révèle qu'au moment où la femme avait perdu son dentier, c'était un autre chauffeur qui était de service. C'est lui l'agresseur. Arrêté, il passe à table.