Les partis ayant accepté de soutenir le gouvernement dirigé par Abdelilah Benkirane mettent tout leur poids politique pour décrocher le maximum de postes surtout parmi les départements stratégiques. Après la formation de la majorité gouvernementale qui a nécessité deux semaines de négociations, l'heure est à la répartition des postes ministériels entre alliés. Les partis ayant accepté de soutenir le gouvernement dirigé par Abdelilah Benkirane mettent tout leur poids politique pour décrocher le maximum de postes surtout parmi les départements stratégiques. Après le processus des rencontres bilatérales, les secrétaires généraux des quatre partis politiques : le PJD, le PPS, le MP et l'Istiqlal se sont mis à table, lors d'une rencontre tenue, lundi soir 12 décembre, à Rabat, pour définir la physionomie de la prochaine équipe parlementaire. La première question qui a été tranchée dans ce cadre se rapporte à la présidence de la Chambre des représentants. Selon une source proche du dossier, c'est le parti de l'Istiqlal qui a remporté 60 sièges lors des législatives qui obtiendrait la présidence de cette Chambre en la personne de Karim Ghellab. Bien que certains membres influents du parti islamiste se disent opposés à cette nomination, le jeune istiqlalien, ministre de l'équipement et du transport dans le gouvernement sortant, est donné largement favori pour remporter ce poste occupé jusqu'ici par Abdelouahed Radi, premier secrétaire de l'USFP. «Il est tout à fait normal qu'on désigne dès à présent le président de la première Chambre. Il faut que le Parlement fonctionne automatiquement après l'annonce de la formation du nouveau gouvernement», souligne Lahcen Daoudi, membre du secrétariat général du PJD. Par ailleurs, une source au sein du parti islamiste a affirmé que Mohand Laenser, secrétaire général du MP, lorgne le poste de ministre de l'intérieur. A noter que le patron des islamistes, M. Benkirane, avait souligné à plusieurs reprises que «l'ère des ministères de souveraineté est révolue». A noter que, selon la même source, le nouveau chef de gouvernement «désire ne pas avoir d'anciens visages dans son équipe gouvernementale», faisant allusion aux ministres actuels qui souhaitent rempiler. Du côté du parti de l'Istiqlal, une source bien informée au sein du comité exécutif a affirmé que le parti de la balance s'achemine vers l'obtention des ministères de l'artisanat, de l'enseignement, de la jeunesse et des sports et de l'équipement. Aussi, le parti dirigé par Abbas El Fassi désirerait, selon la même source, le poste de secrétaire d'Etat auprès du ministère des affaires étrangères. Notre interlocuteur a indiqué, par ailleurs, qu'il est pratiquement décidé que des membres du parti comme Mohamed Saâd Alami, Taoufiq Hejira, Karim Ghellab, Adil Douiri et Yasmina Baddou ne figureront pas dans le prochain gouvernement. Ceci dit, de son côté, M. Benkirane a souligné, dans une déclaration à la presse rapportée par la MAP, que cette rencontre avec les secrétaires généraux des partis de la coalition gouvernementale, «qui s'est déroulée dans un climat fraternel, a été l'occasion d'aborder les questions liées au Parlement et aux mécanismes d'élaboration du programme gouvernemental», ajoutant qu'il «a été décidé d'intensifier les rencontres pour parachever la constitution du gouvernement dans les plus brefs délais». M. Benkirane avait déclaré auparavant, lors d'une conférence de presse tenue lundi 12 décembre, que le nombre de ministres et secrétaires d'Etat du prochain cabinet devrait se situer entre 25 et 30.