Le Mali s'est qualifié aux demi-finales de la Coupe d'Afrique des Nations à l'issue d'un match où son adversaire, la Guinée, s'est fait subtiliser une victoire qui lui semblait promise. Combative jusqu'au bout, la sélection de la Guinée a vu sa qualification aux demi-finales lui glisser entre les mains. Si les manœuvres offensives guinéennes étaient orchestrées avec brio, il aura fallu le concours de plusieurs erreurs défensives pour se voir évincée de la CAN-2004. En effet, dès l'entame, les « Syli » affichèrent leurs velléités et se montrèrent batailleurs à plus d'un titre. Rapidement, ils multiplieront les menaces à l'encontre des buts maliens. Ces derniers, également, passaient à la contre-offensive et le match semblait équilibré de part et d'autre. À la 15e minute, les «Aigles» allaient encaisser le premier goal de la partie, signé Pascal Feindouno. Dès lors, l'équilibre qui avait prévalu durant ce tiers de période allait être chamboulé. Les attaques étaient plus souvent guinéennes, les Maliens ayant été sidérés, puis déstabilisés suite à ce premier but. Les attaquants de la sélection guinéenne ne pouvaient espérer mieux et s'en sont donnés à cœur joie. Les Aigles ont fini par être complètement hors circuit et n'avaient d'autres alternatives que de subir la loi des Syli. Les menaces gagnaient en abondance, mettant une pression excessive sur la défense malienne. Les contre-attaques des Aigles se faisaient de plus en plus rares et la première mi-temps touchait à sa fin. L'une des erreurs défensives ayant coûté leur ticket qualificateur aux Guinéens allait intervenir dans le temps additionnel de cette première période. Elle fut l'œuvre de Bah Almamy et Frédéric Kanouté ne la laissa pas passer et trompa le gardien Kémodo Camara, juste avant le sifflet de la fin. Le retour des vestiaires allait connaître une nette domination guinéenne. Stimulés, sans doute, par cette égalisation impromptue, les Syli ont effectivement doublé d'effort et le ballon n'était plus que guinéen. La sélection malienne dut, une fois de plus, subir le jeu de ses adversaires, dont les offensives pleuvaient de partout et de nulle part. L'hégémonie allait ainsi durer le long de la seconde période, ponctué de rares actions maliennes. La fin du match se profilait à l'horizon et les deux équipes étaient sur le point de se neutraliser et entamer les prolongations. C'était sans compter une défense guinéenne quasi-absente en cette fin de match, escortée par une étourderie du gardien guinéen. En effet, le scénario de la première période allait se répéter. Temps additionnel, le douzième joueur malien, est-on tenté de penser. À la 91e minute, le Malien Diara récupéra un ballon qu'il mit en orbite à destination des bois guinéens. Kémodo Camara effleura le ballon de ses mains et le laissa s'incruster dans les filets, réalisant par là-même la plus grosse bévue de cette CAN-2004, à moins qu'un autre gardien ne lui rafle la vedette lors des matchs restants. Déconcertés, les Syli ont vu leur ticket leur échapper sous le nez et ont dû quitter la CAN avec beaucoup d'amertume. Décevant, certes, mais ça aussi c'est le football, avec ses surprises et ses rebondissements sournois.