Le comité exécutif du parti de l'Istiqlal devait examiner, jeudi 1er décembre, les propositions du nouveau chef de gouvernement. Le processus de concertations officielles pour la formation du prochain gouvernement a été lancé. La rencontre entre le nouveau chef de gouvernement Abdelilah Benkirane et Abbas El Fassi, secrétaire général de l'Istiqlal, tenue mercredi 30 novembre, a ouvert le bal. Au menu, des échanges d'impressions et des points de vue et surtout des offres et des contre-offres formulées par l'une et l'autre partie. «L'entretien avec M. El Fassi cadre avec la position exprimée par le PJD de mettre en place une coalition avec les partis de la Koutla démocratique dans le but de former le prochain gouvernement», a souligné M. Benkirane dans une déclaration à la presse à l'issue de cet entretien. Le chef de gouvernement a, par ailleurs, indiqué que la réunion avec le SG du PI s'est «déroulée dans un climat amical», faisant état d'une «convergence de vues à cette étape» à propos de la formation du prochain exécutif. De son côté, M. El Fassi a tenu à préciser qu'«aucune décision n'a été prise à ce stade concernant la participation de son parti dans le prochain gouvernement». A noter que le comité exécutif du PI devait examiner, jeudi 1er décembre, les propositions du nouveau chef de gouvernement. Certes, la question semble être tranchée pour l'Istiqlal à partir du moment que la majorité des membres dirigeants du PI se sont prononcés en faveur de la participation au gouvernement, mais cela n'empêche pas que certaines voix s'élèvent toujours au sein du comité exécutif pour appeler à la prudence. «Certes, nous sommes proches du PJD, nous adoptons les mêmes positions et nous avons le même référentiel islamique. Mais, il y a tout de même une divergence au niveau des programmes», souligne une source au sein du comité exécutif du PI qui a souhaité garder l'anonymat. «Le programme du PJD est ambitieux, mais s'avère peu réaliste. Par contre, le PI propose un programme réaliste et réalisable. Par exemple, nous défendons un taux de croissance de 4,5% et 100 jours d'indemnité pour perte d'emploi. Le PJD, quant à lui, s'est engagé à 7% et deux années à titre de cette indemnité. Le programme électoral est un engagement envers les citoyens. On ne peut pas nous engager à atteindre un objectif irréalisable», ajoute la même source. Evoquant la Koutla, notre interlocuteur affirme que «l'USFP et le PPS n'ont pas encore pris de position claire à propos de la participation au gouvernement». Abdelkader El Kihel, membre du comité exécutif du parti a, pour sa part, souligné que «les composantes de la Koutla devraient tenir une réunion dans les prochains jours pour examiner ensemble les propositions que leur feraient M. Benkirane». Toujours en relation avec la Koutla démocratique, contacté par ALM, Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS a démenti les informations rapportées par les médias à propos d'un éventuel passage de son parti à l'opposition. «Le PPS n'a pas encore pris de position. Nous attendons les résultats de la réunion avec le chef de gouvernement qui devait avoir lieu jeudi ou vendredi», souligne M. Benabdellah, précisant qu'il y a à l'heure actuelle «des contacts en permanence avec les partis de la Koutla». Même son de cloche chez l'USFP qui n'a pas encore pris de position à propos de sa participation au gouvernement. Pour le parti de la rose, le choix s'avère toujours difficile, étant donné que plusieurs membres du conseil national veulent que le parti rejoigne l'opposition.