Une mosaïque de femmes militantes ont expliqué à travers leurs interventions les problèmes qui entravent toujours la promotion de la place des femmes et ont formulé des recommandations. Depuis la mise en place en 2003 du mécanisme de la liste nationale suivant une approche de discrimination positive, le débat sur le renforcement de la présence des femmes dans les instances politiques de prise des décisions se poursuit. A la veille des élections du 25 novembre, qui devraient permettre au moins à 60 femmes d'accéder à la Chambre des représentants, plusieurs points d'interrogation sont toujours suscités au sujet de la place de la femme marocaine dans le champ politique. Est-il question aujourd'hui d'atteindre uniquement un objectif chiffré d'un point de vue purement quantitatif avec des femmes sous la coupole du Parlement? Ou bien, s'achemine-t-on vers la réhabilitation de la femme dans le champ politique marocain ? Pour répondre à cette question, la conférence organisée, lundi 21 novembre, à Casablanca, par Fathia Bennis, présidente de l'association Women's Tribune, a offert un espace de débat. Au menu, des femmes représentantes des différentes sensibilités politiques, notamment des parlementaires, des candidates aux élections dans le cadre de la liste nationale réservée aux femmes et au niveau des circonscriptions locales, ainsi que des actrices de la société civile. Une mosaïque de femmes militantes qui ont expliqué à travers leurs interventions les problèmes qui entravent toujours la promotion de la place des femmes et ont formulé des recommandations. D'une manière générale, il est à retenir du débat animé par les femmes que malgré tout ce qui a été fait jusqu'à aujourd'hui la vraie réhabilitation de la femme dans l'action politique accuse toujours du retard. La cause féminine semble ainsi avoir raté, selon les participantes à la conférence, l'étape du 25 novembre. La liste nationale utilisée comme «instrument d'exclusion» des femmes des listes locales, «la frilosité des femmes», «l'impertinence de la promotion de la représentativité quantitative», «la réticence des mâles» au sein des partis, les idées reçues parmi les citoyens... Ce ne sont-là que quelques exemples d'entraves majeures qui ont été cités par les participantes à la conférence. (Voir encadrés page 5). «Certes, les femmes qui bénéficient de la liste nationale manquent de légitimité. Mais, cela ne veut pas dire qu'elles manquent de compétences. Il faut combattre la réticence des mâles au sein des partis afin de permettre aux femmes de jouer pleinement leurs rôles dans le champ politique», a souligné M'barka Bouaïda, députée RNI, lors de la conférence. “Bien évidemment, il faut créer des figures emblématiques, mais il ne faut pas oublier d'intégrer les femmes et les jeunes dans le processus d'apprentissage», a-t-elle ajouté. Pour sa part, Fatiha Layyadi, membre du bureau national du PAM, a souligné que «à chaque fois qu'on fait appel aux femmes c'est pour aborder les questions relatives à la cause féminine. Le moment est venu pour intégrer les femmes dans les débats de fond intéressant les questions économiques et de développement». Vers la fin de la conférence, les participantes ont appelé à poursuivre la mobilisation afin de relever les défis futurs et pallier aux carences enregistrées dans le cadre des préparatifs des élections du 25 novembre.