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Ce que veulent les femmes…
Publié dans L'observateur du Maroc le 24 - 05 - 2011

En partenariat avec la Fondation Frederick Ebert, cette rencontre est la première étape du processus de réflexion et de débat que l'association JFFM organise autour des perspectives et des revendications du mouvement féminin, en vue d'une plus forte mobilisation autour de la question féminine. Aussi, les participants ont insisté sur les différents obstacles qui continuent d'entraver une pleine affirmation des capacités des femmes malgré les acquis obtenus ces dernières années. Actuellement, il y a une opportunité pour réaliser une plus grande avancée dans la promotion du leadership politique et économique féminin dans le cadre de la construction d'une démocratie et d'une modernité fondées, en principe et en pratique, sur les valeurs fondamentales de la liberté, de l'égalité et de la citoyenneté. D'ailleurs, toutes les propositions formulées durant le débat vont dans le sens, entre autres, d'une constitutionnalisation plus substantielle du principe de l'égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines relatifs aux droits civils, politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux.
Les intervenants ont également mis en exergue l'institutionnalisation de la parité hommes-femmes dans toutes les instances décisionnelles au sein même des partis politiques, mais aussi dans les sphères décisionnelles des pouvoirs économiques, sociaux, culturels, juridiques et administratifs. Pour les participants, il est aujourd'hui nécessaire de redéfinir les priorités du mouvement des droits des femmes et ses modes d'intervention pour une plus grande cohérence avec le nouveau contexte social, économique et surtout politique suite au mouvement actuel pour la liberté, la démocratie et les droits humains. Bien que les avancées obtenues soient significatives, force est de constater qu'elles demeurent non encore totalement assimilées et intégrées par tous les acteurs de la vie politique, économique et sociale du Maroc. Elles restent tributaires, dans une certaine mesure, du changement des mentalités et des comportements qui n'évoluent pas aussi rapidement que la législation.
Les dernières recommandations de la table ronde ont concerné, quant à elles, l'adoption de mécanismes juridiques nécessaires tels que la création du Conseil national pour les femmes. Ce conseil est considéré comme un «mécanisme» institutionnel de veille, d'observation et d'évaluation des politiques publiques pour garantir et assurer le suivi de l'application de l'égalité entre les hommes et les femmes et de l'approche genre dans tous les domaines : législatif, politique, privé, et ce au niveau national, régional et local.
Les lacunes en matière de recherches ont également été mises en exergue, d'où l'appel à la nécessité d'un partenariat entre ONG et universités. A cet effet, les débats ont fait ressortir le rôle de l'école en général comme un catalyseur de changement sociétal qui doit évoluer pour devenir un acteur de changement. Les participants ont appelé, pour la promotion du leadership politique féminin, à une action solidaire de l'ensemble du mouvement féministe marocain. Ils ont également insisté sur le rôle principalement des partis politiques, mais aussi des syndicats, de l'Etat, des ONG et des médias qui doivent œuvrer solidairement pour atteindre ces objectifs.
Egalité, parité et liberté
Les pouvoirs publics ont mis en place différentes mesures et réformes en faveur de l'équité et de l'égalité de genre, visant à améliorer la participation des femmes marocaines à la vie publique, en réponse aux exigences du mouvement des droits des femmes et du principe que toute entreprise de démocratisation et de développement passe nécessairement par l'intégration de toutes les composantes de la société. Les principales dispositions prises dans ce sens ont concerné le statut des femmes, le domaine de l'éducation et la participation politique tant au niveau local que national. Des progrès notables ont certes été enregistrés et les femmes marocaines ont réussi à intégrer le marché de l'emploi, tant au niveau du secteur privé que dans l'administration publique. Cependant, il est encore difficile pour les femmes d'accéder au pouvoir et d'affirmer leur leadership. Des disparités persistent au niveau de l'accès des femmes aux postes de responsabilité, que ce soit dans le privé (très peu de présence dans les conseils d'administration, très peu de rédactrices en chef dans les médias…), dans la haute fonction publique (très peu de femmes directrices, responsables d'établissements publics, de gouverneurs, aucune femme wali...), ou dans les instances de gouvernance locales et régionales. En moyenne, les femmes au Maroc sont trois fois moins présentes dans la vie active que les hommes. En effet, malgré l'évolution en dents de scie du taux de participation des femmes au marché du travail qui est passé de 17,7% en 2004 à 26,6% en 2008 et à seulement 25,8% en 2009, ce taux reste faible. De plus, les femmes trouvent des difficultés à accéder à un emploi bien rémunéré, aux stages de formation professionnelle, au crédit et au marché. Actuellement, le nombre des femmes entrepreneures possédant ou dirigeant des sociétés dans les différents secteurs de l'activité économique dépasse largement les 5.000. Certes, l'évolution des créations d'entreprises par des femmes au Maroc est positive, en passant de 5% en 2004 à 12% en 2008. Un chiffre qui représente environ 0,5% de leur emploi dans le secteur formel et environ 10% du nombre total des entreprises. Cependant, la montée de leur activité ne s'accompagne pas d'une baisse des inégalités entre hommes et femmes en termes de statut et face au chômage. En outre, si le taux de chômage des hommes et des femmes est équivalent au niveau national (9,0% pour les hommes et 9,5% pour les femmes), en milieu urbain les inégalités sont exacerbées. Ainsi, et même si l'écart a été réduit de près de 4 points, le taux de chômage des femmes urbaines est de 19,8% contre 12,1% pour les hommes.
La femme dans la politique
Au niveau politique, les efforts entrepris en matière de promotion des droits des femmes ne se sont pas traduits au niveau de leur représentation politique, le paradoxe étant que les femmes ont eu le droit de vote et d'éligibilité depuis 1962 dans la première Constitution. L'octroi de droits politiques égaux prévu par les articles 8 et 12 de la Constitution de 1962 n'a pas été accompagné de mesures permettant de traduire cette égalité dans les faits et l'accès réel des femmes aux instances de décision. Attendre 31 ans pour avoir 2 femmes au parlement et 40 ans pour en avoir 35 avec un pourcentage de 10,8% et 0,6% de femmes élues au niveau communal, montre que le domaine politique développe les plus grandes résistances à l'inclusion des femmes dans la prise de décision. La période 1993-2009 marque toutefois et définitivement un tournant dans l'histoire de la participation des femmes au champ politique. C'est en 1993 que les femmes marocaines ont accédé au Parlement pour la première fois et en 1997 que les premières sont nommées au gouvernement.
A l'occasion des élections communales en 2009, le nombre de femmes élues par rapport à 2002 a connu une croissance de 3000% en passant de 127 à 3428 élues, faisant passer le taux de représentation des femmes dans les communes de 0,56 à 12,38% de l'ensemble des conseillers communaux. Cet exploit n'a été possible que grâce en grande partie au quota de 12% réservé aux femmes par le biais des listes supplémentaires pendant les élections. Rappelons également que les dernières élections législatives de 2007 ont amené 34 femmes à la première Chambre du Parlement alors qu'en 2002 elles ont été 35 à accéder à cette arène jadis réservée aux hommes, et ce grâce encore une fois à la «discrimination positive» en imposant un quota de 10% des sièges attribués aux femmes sur les listes nationales alors qu'une petite minorité a pu y arriver par le biais des listes locales. Malgré ces avancées, la parité des sexes en politique rencontre encore une forte résistance. Aucune femme n'est présidente de commission dans la première chambre du parlement, et très peu figurent dans les instances dirigeantes de leurs partis, syndicats ou encore organisations professionnelles. Cette faible représentation des femmes en politique place le Maroc au 7e rang parmi les pays arabes et au 94e dans le classement mondial de la représentation politique des femmes.


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