Au quartier Errachidia III, à Mohammedia, tout le monde connaît Ayoub. Sa méchanceté, sa cruauté, son atrocité et sa brutalité l'ont rendu célèbre. Au quartier Errachidia III, à Mohammedia, tout le monde connaît Ayoub. Sa méchanceté, sa cruauté, son atrocité et sa brutalité l'ont rendu célèbre. Ses voisins évitent de le croiser. Car, sans raison apparente et à n'importe quel moment, ce soûlard et drogué, âgé de trente-et-un ans, peut violenter l'un d'eux et lui subtiliser tout ce qu'il porte sur lui. Il n'a jamais pensé travailler ou au moins se débrouiller pour gagner sa vie. Dès qu'il se réveille, il ne pense qu'à sa dose quotidienne de haschich et de psychotropes. Pour avoir l'argent pour s'en procurer, il lui suffit de s'armer d'un couteau, se planter devant un marchand ambulant et l'obliger, sous la menace, de lui remettre cinq ou dix dirhams. Quand il amasse la somme nécessaire, il achète l'élixir qui lui permet de planer. Ce mercredi 26 octobre, vers 22h, Ayoub effectue déjà son tour des marchands ambulants du quartier. Armé d'un couteau, il les extorque l'un après l'autre. Tout d'un coup, il arrive chez Driss qui vend des gâteaux pour enfants. Il lui demande cinq dirhams. Driss, vingt-quatre ans, refuse de lui verser le moindre sou. Ayoub s'énerve, l'insulte, le maltraite et lui recommande de partir s'il refuse de lui remettre les cinq dirhams. À contre cœur, Driss rentre chez lui, s'adresse à son frère aîné de cinq ans et le met au courant de ce qui lui est arrivé. Hors de lui, le frère aîné sort de chez lui, en compagnie de Driss. Tous deux rejoignent directement Ayoub. L'œil dans l'œil. Sans engager la moindre conversation, Ayoub dégaine son couteau et attaque Driss. Celui-ci tombe par terre. Sans pitié, Ayoub l'égorge comme un mouton. Il se tourne vers son frère aîné et tente de l'égorger également. Celui-ci gravement blessé, réussit à s'enfuir. Ayoub aussi prend la poudre d'escampette. Alertée, la police arrive et identifie le criminel. Elle suit le chemin qu'il avait pris. Elle le découvre, dans une ruelle, étendu par terre, gisant dans une mare de sang. Il a tenté de se suicider en tranchant les veines de sa main gauche. Quant à Driss, il a rendu l'âme sur le coup. Son frère a été évacué vers l'hôpital Moulay Abdellah. Bien qu'il soit gravement blessé, sa vie a été sauvée.