Accusé d'avoir abusé de plusieurs mineurs, un Irlandais comparaîtra demain en état d'arrestation devant la Cour. Christophe aurait à son actif plusieurs viols de mineurs, mais aussi d'adultes. Le pédophile sévissait à Taghazoute avant que l'affaire éclate grâce à l'une de ses victimes, Nasser qui, fuyant la terreur d'un père, s'est retrouvé dans les griffes d'un pervers. Histoire : À son 18è printemps, Nasser ne souhaite qu'une seule chose: changer son nom de famille. Depuis sa naissance en 1989 à Anza, ce jeune n'a eu le droit qu'à la sévérité, la méchanceté et la cruauté de son père. Au fil du temps, Nasser a grandi et sa part de souffrance commençait à peser lourd. Souvent, Nasser recevait des gifles de jour comme de nuit sans aucune raison. Sa mère ne les abandonnait jamais seuls avec leur père et continuait à se protéger et protéger sa progéniture chez ses parents, fuyant la vie amère et les sévices d'un mari soûlard et drogué. D'ailleurs, c'est elle, une simple employée dans une usine, qui se chargeait d'assumer et de répondre à tous les besoins de la famille. Car le père, marchand ambulant de son état, ne dépensait son argent que pour s'acheter de l'alcool et de la drogue.À 7ans, Nasser a rejoint ses camarades à l'école. C'est la seule atmosphère où il pouvait respirer enfin de l'air aussi normalement que les autres. À son treizième printemps, Nasser ne pouvait plus vivre sous le même toit que son père. Son corps ne supportait plus le fouet. Une solution ? Il est sorti un jour, en 2002, et n'est jamais revenu. Destination? Taghazoute. Il voulait y chercher un emploi s'est, tout d'un coup, retrouvé dans les rangs des SDF. Il se nourrissait en quémandant et dormait à la belle étoile. Un jour, Nasser a croisé un certain Christophe Croft, un Irlandais qui s'est installé, depuis vingt ans, à Taghazoute. Il parlait couramment le dialecte marocain et disposait de deux appartements qu'il louait aux touristes. Il lui a proposé de travailler chez lui. Nasser a sauté de joie. Le jeune homme a donc accompagné son employeur à l'appartement où il demeure, y a pris une douche, mangé un bon plat et siroté de la limonade avant de se jeter sur un lit pour enfin plonger dans un profond sommeil. Le lendemain, quand il s'est réveillé, il a été étonné de découvrir qu'il était tout nu à côté de Christophe. Que s'est-il passé ? Ce supposé employeur aurait-il abusé de lui ? Se demandait-il. Question sans réponse. Nasser a préféré garder le silence et n'a rien dit à son hôte. Au fil du temps, Nasser a réalisé avec certitude que Christophe le droguait chaque soir pour faire de lui ce qu'il voulait. Quel type de drogue ? Nasser pensait qu'il s'agissait de la cocaïne ou de l'ecstasy. «Je n'étais pas sa seule victime, mais plusieurs mineurs fréquentaient son appartement», a-t-il affirmé. La contrepartie était une somme allant de 100 à 150 dirhams. «Moi, je ne recevais aucun sou parce que je vivais avec lui», a-t-il déclaré. Quatre ans durant, Nasser était devenu l'esclave de Christophe. La drogue et le sexe jusqu'au jour où il a perdu connaissance. Il est devenu presque fou et s'est retrouvé, de nouveau, à rôder dans les rues. Sa mère l'a retrouvé enfin, mais dans un état de santé lamentable. Un Allemand et un Marocain de la ville de Taghazoute ont alerté Najia Adib, présidente de l'association «Touche pas à mes enfants». Conscients du danger que représente cet Irlandais, ils ont alerté les gendarmes. Une enquête a été diligentée. L'Irlandais a été arrêté, lundi 16 juillet. Il a nié les charges retenues contre lui. Mais, «Nasser, qui sera témoin, n'était pas sa seule victime, il y en a d'autres qui ont choisi de rester dans l'ombre», a affirmé à ALM Najia Adib.