En 2010, 21 cas de rage humaine ont été déclarés à travers le territoire national. Selon les statistiques de l'ONSSA, 145 cas de rage animale ont été enregistrés de février à août 2011. La rage continue de sévir au Maroc en dépit des efforts fournis par les autorités sanitaires. En 2010, la rage humaine a fait plus d'une vingtaine de victimes. «La rage humaine est une maladie mortelle. L'année dernière, 21 cas de rage humaine ont été déclarés à travers le territoire national. Ce chiffre est sous-estimé dans la mesure où il faut établir une autopsie pour confirmer un cas de rage humaine», indique Dr Hassan Rich, du service de vaccination à l'Institut Pasteur. Ces statistiques traduisent l'ignorance des citoyens marocains des dangers de la rage en raison d'un manque d'information et de sensibilisation. La Journée mondiale de la rage, célébrée le 28 septembre, constitue l'occasion de mieux faire connaître les effets de la rage chez l'homme et l'animal et les mesures de prévention qui existent pour lutter contre ce fléau. Les chiens constituent le principal vecteur de la rage. Dans neuf cas sur dix, la personne atteinte de rage a été mordue par un chien enragé. Le virus se transmet par voie cutanée à la suite d'une morsure ou d'une griffure d'un animal infecté. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le chien est à l'origine de l'infection dans tous les cas mortels de rage humaine. Au Maroc, 400 à 450 cas de rage animale seraient déclarés chaque année. Selon les statistiques de l'Office national de sécurité sanitaire des produits sanitaires (ONSSA), 145 cas de rage animale ont été enregistrés de février à août 2011. Quant au nombre de chiens errants sur le territoire national, il est estimé à 2 millions. S'agissant du traitement, celui-ci repose sur le vaccin antirabique qui est importé de France. «Il faut compter 448 dirhams pour la vaccination contre la rage. Quatre doses sont administrées à la personne qui a été mordue: deux doses le jour de la morsure, une dose le 7ème jour et une dose le 21ème jour», précise le Dr Rich. Le coût du traitement varie en fonction de la profondeur de la morsure et de sa proximité au cerveau. Dans les cas les plus graves, un sérum est également administré en plus du vaccin. Leur coût est en moyenne de 800 DH, mais tout dépend du poids de la personne (enfant ou adulte). L'Institut Pasteur tient à souligner que le vaccin est disponible et qu'il n'y a pas de rupture de stock. Les personnes peuvent se faire vacciner gratuitement dans les différents bureaux municipaux d'hygiène que compte le Royaume ou dans les centres de santé les plus proches qui sont également dotés de vaccins antirabiques. L'individu dispose de 24 à 48 heures pour se faire vacciner. Bien avant la vaccination, la personne qui a été mordue doit procéder au nettoyage immédiat de la plaie avec du savon et de l'eau de javel. «Un bon lavage de la plaie représente 30% du traitement. C'est pourquoi, il faut nettoyer la plaie dans l'immédiat et pendant au moins 15 minutes», recommande le Dr Rich. Rappelons que chaque année, la rage tue plus de 55.000 personnes dans le monde. Les symptômes de la rage La période d'incubation de la rage va de 1 à 3 mois. Toutefois, celle-ci peut durer moins d'une semaine à plus d'un an. La maladie se manifeste par de la fièvre et, souvent, des douleurs ou bien une paresthésie inhabituelle ou inexpliquée (fourmillements, démangeaisons, brûlures) à l'endroit de la blessure.La propagation du virus dans le système nerveux central entraîne une inflammation progressive et mortelle de l'encéphale et de la moelle épinière. La rage peut alors se manifester sous sa forme «furieuse». Dans ce cas précis, le malade devient hyperactif et excité et présente une hydrophobie et, parfois, une aérophobie. Le décès survient en quelques jours à la suite d'un arrêt cardiorespiratoire. Dans près de 30% des cas humains, la rage peut se présenter sous sa forme «paralytique». Les muscles sont progressivement paralysés, à partir de l'endroit de la morsure ou de l'égratignure. Les cas de rage paralytique sont souvent mal diagnostiqués et sous-notifiés.