Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn de tentative de viol le 14 mai dans la suite d'un hôtel new-yorkais, a porté plainte au civil contre l'ex-patron du FMI, évoquant une agression «violente» et «sadique». Kenneth Thompson et Douglas Wigdor, les avocats de l'immigrée guinéenne, ont affirmé dans la plainte que Dominique Strauss-Kahn avait «intentionnellement, brutalement et violemment agressé sexuellement Mme Diallo», «humiliant», «violant et volant» la «dignité» de leur cliente «en tant que femme». Ils réclament des dommages et intérêts d'un montant non précisé dans le cadre de cette action en justice intentée devant un tribunal du Bronx, jurant de dévoiler devant un jury d'autres exemples d'agressions sexuelles qu'ils imputent à Dominique Strauss-Kahn dans des chambres d'hôtel et des appartements. Selon le document, l'ancien directeur général du Fonds monétaire international aurait blessé Nafissatou Diallo à l'épaule, au vagin, déchiré ses collants et l'aurait violemment saisie par la tête avant de s'enfuir de l'hôtel si rapidement qu'il aurait laissé des traces de sperme. L'agression a blessé Nafissatou Diallo tant sur le plan physique que sur le plan psychique, causant des dommages à sa réputation professionnelle et personnelle ainsi qu'une douleur dont elle ne pourrait jamais complètement se remettre, soutient la plainte. Les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont déclaré que leur client allait se défendre des accusations avec vigueur. «Nous avons maintenu depuis le début que les motivations de M. Thompson et de sa cliente étaient» d'obtenir de «l'argent», affirment William Taylor et Benjamin Brafman. Cette action en justice lève tout «doute sur cette question». Le prochain rendez-vous avec la justice de l'ex-ministre français de l'Economie, qui n'est pas autorisé à quitter les Etats-Unis, est fixé au 23 août. Les avocats de «DSK», qui réfutent toute agression sexuelle, accusent Nafissatou Diallo de vouloir manipuler l'opinion publique alors que sa crédibilité, cruciale dans la procédure pénale, est mise en cause. L'accusatrice de l'ancien patron du FMI, remis en liberté début juillet, s'est récemment présentée au public à l'occasion d'entretiens avec deux médias américains et lors d'une conférence de presse pour présenter sa version des faits, et exprimer le souhait de voir Dominique Strauss-Kahn aller «en prison».