Les gains engendrés par la nouvelle autoroute Oujda-Fès, inaugurée lundi dernier, avoisineront les 813 MDH par an. La part captée par l'ADM au titre de ce péage représente 121 MDH/an. Le lancement du tronçon autoroutier Oujda-Fès, d'une longueur de 320 km, vient à point nommé pour consolider l'attractivité économique et touristique de l'Oriental (de Fès-Boulemane aussi). Il renforcera notamment l'offre de transport assurée par les trois aéroports de la région, le port maritime de Bni Nsar, les gares ferroviaires d'Oujda et de Nador, la rocade méditerranéenne et le réseau des routes nationales 2, 6 et 17. La réalisation de ce projet, qui a duré quatre ans et demi, a nécessité une enveloppe budgétaire de 10,8 MMDH. L'avancement de cette nouvelle autoroute a été retardé par des grands mouvements de terre; des conditions climatologiques désavantageuses durant les hivers de 2008, 2009 et 2010, ainsi que du contexte géologique défavorable de certaines parcelles. Selon des informations recueillies auprès de la délégation régionale du ministère de l'Equipement d'Oujda, ce nouveau tracé engendrera une économie de distance de 7 km par rapport à la Nationale 6 qui relie Oujda à Fès. Il permettra aussi une économie unitaire de consommation en carburant de 2,5 l (soit environ 25 DH) pour les véhicules légers (VL), de 4,4 l pour les poids lourds catégorie 1 (PL1) et de 9,9 litres pour les poids lourds catégorie 2 (PL2).Les autres gains se rapportent à la sécurité appliquée à tous les usagers, aux gains de confort, à la réduction de la pollution à effet de serre. Dans le même sens, un communiqué de la délégation régionale d'Oujda précise que l'un des principaux avantages de l'autoroute pour la collectivité concernera les gains de sécurité routière. D'après les dernières statistiques concernant l'accidentologie routière au Maroc, l'autoroute est deux fois plus sûre que la route nationale puisque les calculs de coût pour la collectivité liés à la circulation routière sont estimés à 0,66 DH/véh.km pour l'autoroute contre 1,42 DH/véh.km pour la route nationale.Au total, les gains engendrés par ce tronçon autoroutier avoisineront les 813 MDH annuels, alors que la part captée par les autoroutes du Maroc (ADM) au titre du péage ne représente que 121 MDH/an, soit environ 15% des gains. Les surplus des usagers de l'autoroute correspondent, après acquittement du péage, à 84% de gains pour les VL, 49% pour les PL1 et 64% pour les PL2. Au final, le projet permet une augmentation des recettes des ADM de 121 MDH/an et des surplus de gains de temps des usagers de la route monétarisée à hauteur de 300 MDH/an.Au niveau du gain en masse horaire, les automobilistes qui emprunteront ce tronçon gagneront en moyenne une heure 30 mn entre Oujda et Fès (3 h 20 mn au lieu des 5h en Nationale). Idem pour les poids lourds avec plus de 2 h de gain en temps. L'autoroute Fès-Oujda, longue de 320 km, se subdivise en 13 sections correspondant à autant d'échangeurs. Elle est constituée de 29 gares de péage, 5 couples d'aires de service, 2 parkings sécurisés pour poids lourds, 29 grands viaducs, 85 ponts entre passages supérieurs et passages inférieurs, 69 passages véhicules, 38 entre-passerelles et passages piétons et 462 ouvrages hydrauliques.La construction des 18 lots de travaux, dont 12 relatifs à des sections autoroutières et 6 aux ponts principaux, a nécessité le déplacement de 84 millions de M3 de volume de terrassement et de 2.7 millions de tonnes d'enrobés bitumineux.Au niveau du département des autoroutes du Maroc, on prévoit un trafic de 9 700 véhicules par jour. On n'est pas encore arrivé à cette moyenne puisque la moyenne de la première semaine de mise en circulation avoisine les 4000 véhicules par jour. En jour annuel moyen, le trafic total de l'autoroute est estimé, toutes sections confondues, à près de 9 700 véhicules, dont 7 800 véhicules légers (VL), 900 poids lourds classe 1 (PL1) et 950 poids lourds classe 2 (PL2).Pour ce qui est des premières impressions recueillies auprès de certains usagers de ce tronçon, la satisfaction est presque totale. «C'est une réalisation qui boostera l'économie et le tourisme interne dans l'Oriental», soulignent ces usagers. Ceci dit, ces mêmes usagers ont exprimé le vœu pour que cette autoroute soit plus protégée au niveau de ses refuges (en béton armé au lieu des blocs de pastique), des bandes de sécurité qui sont moins larges par rapport à d'autres axes autoroutiers. L'assistance médicale doit être assurée par des ambulances équipées au niveau de chaque province. Ils ont aussi exprimé le souhait pour que les tarifs soient à la portée «on parle de 100 DH d'Oujda à Fès. C'est un peu cher», confie un automobiliste à ALM.