Existe-il un électorat Beur en France? Cette question fait aujourd'hui fantasmer un certain nombre de politiques, journalistes et autres sociologues. Existe-il un électorat Beur en France? Cette question fait aujourd'hui fantasmer un certain nombre de politiques, journalistes et autres sociologues. Parlons chiffres tout d'abord : sur les quelques 3 millions de maghrébin vivant en France, environ 1,5 million (2ème et 3ème génération) possèdent la nationalité française. Tous ne sont bien sûr pas en âge de voter mais il n'empêche, la jeunesse issue de l'immigration représente aujourd'hui un réel enjeu électoral, pourtant même si les principaux Parti en prennent conscience, il faut reconnaître qu'aucun d'entre eux ne peut être satisfait de la place faite à ces jeunes en leur sein. Le PS longtemps hégémonique ne l'est plus à présent, pour autant ni le RPR ni l'UDF ne peuvent prétendre faire mieux. Seuls quelques partis moins importants essaient de faire preuve de volontarisme en la matière. Il faut cependant reconnaître qu'aux dernières élections municipales la Droite a pris le pas sur la gauche et permis l'élection d'un certain nombre de conseillers municipaux Beurs. A l'approche de la présidentielle et des législation qui suivront, les entourages des différents candidats s'intéressent attentivement à ce potentiel électoral. Beaucoup a été dit sur un éventuel «vote juif» ou «vote antillais», c'est aujourd'hui sur les Beurs que se focalisent les politiques. Or si l'on connaît bien cette jeunesse, une première constations s'impose: c'est l'abstention qui est largement majoritaire en leur sein, et lorsqu'ils se déplacent pour aller voter ils le font sur des choix très concrets et plutôt locaux. Reste maintenant l'enjeu national des futures élections présidentielles, pourquoi voudrait-on que la jeunesse issue de l'immigration se comporte fondamentalement, de façon différente, de l'ensemble de la jeunesse de France ? Nombre d'attentes, d'espoirs, de besoins mais aussi de déception ou encore d'indifférence sont identiques. Peut-être peut-on cependant sesterce quelques sensibilités spécifiques sur des sujets précis : la situation (et les prises de position) au Moyen-Orient, par exemple; ou encore la lutte contre le racisme, les discriminations voire les relations avec les pays d'origine… rien qui -cependant- ne puisse permettre d'affirmer qu'il existe un électorat Beur uniforme et acquis d'avance. Au contraire, il me semble, qu'aujourd'hui les Beurs ont mûri et que ceux d'entre eux qui voteront le front sur des engagements précis. En un mot, et cela ne pourrait être tout-à-fait positif, il faudra mériter leurs voix.