La qualité artistique des pièces jouées, ainsi que l'importance des ateliers de formation animés par des professionnels ont permis au festival théâtral d'Oujda d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixés. Le rideau est tombé sur la quatrième édition du festival international du théâtre d'Oujda avec la séance d'évaluation tenue, vendredi, en présence des animateurs des cinq ateliers et les représentants des troupes qui se sont succédé durant cinq jours sur les planches du complexe culturel. Auparavant, la troupe théâtrale l'«Atelier de la perle noire» de Jerada avait présenté sa pièce «Anecdotes de jadis» qui avait traité la thématique de la jeunesse et de l'exil. Un jeune homme fuit son pays pour des raisons politiques. On voulait l'arrêter mais en vain; et c'est son père qui a dû succomber à sa place à cause de la torture qu'il a subie. La pièce est l'œuvre du dramaturge, Kacem Matroude, avec une mise en scène de Lakhdar Mejdoubi. Au total sept pièces ont été présentées: «Le berceau» réalisée par la troupe Comedrama; «Belga» de la troupe belge Arsenal-Mechenel; «Miziria à la mode» de la troupe algérienne Ayat Malek; «Frappe sur frappe» de l'Association Assalam d'Oujda, «La propriété c'est le vol» du théâtre de l'Aparté (France) et «Anecdotes de jadis». Par ailleurs, des diplômes et prix ont été attribués aux troupes participantes, ainsi qu'aux neuf invités d'honneur au cours d'une cérémonie présidée par Mohamed El Kaddoussi, délégué régional du ministère de la Culture à Oujda. Ce dernier n'a pas caché sa satisfaction de voir une association locale réaliser un festival de dimension internationale avec des spectacles qui ont honoré l'engagement des troupes participantes. De son côté, Hadjria Amara, directrice du festival, a expliqué que les organisateurs essaient d'instaurer une culture théâtrale et d'encourager les jeunes à adhérer massivement à un art qui éduque tout en développant des habiletés artistiques. Le but étant de faire aimer un art grâce aux différents ateliers de formations et à des pièces puisées de différents registres. «Ceci dit, je regrette que le public n'ait pas répondu massivement, en dépit de nos efforts pour drainer le plus grand nombre possible de spectateurs. Le théâtre a encore du chemin à faire et cela ne nous décourage pas», a commenté de sa part Mohammed Benjeddi, coordinateur du festival. Quant à Chris Van Goethem, l'animateur de l'atelier sur les compétences dans la formation, il a déclaré à ALM que cela fait huit ans qu'il vient à Oujda pour animer des ateliers de formation et qu'il a constaté que le niveau général du festival théâtral d'Oujda a atteint un niveau qui n'a rien à envier aux plus prestigieuses rencontres théâtrales. Il a aussi regretté que l'infrastructure spécifique à la scène fasse défaut et ce en dépit de la qualité architecturale du complexe culturel d'Oujda. «Cela peut impacter négativement sur l'effort fourni», a-t-il fait remarquer tout en précisant : «Il y a des petites choses qui manquent comme des perches qui doivent être fixées à différents endroits pour faciliter le maniement du décor ou des éclairages qui doivent être placés à la bonne place, ainsi qu'une sonorisation adéquate». Ce sont ces petits détails qui feront la différence et qui permettront aux artistes d'Oujda de monter des spectacles qui n'ont rien à envier aux meilleurs sur la scène internationale.