Faut-il voir dans la proximité des évènements un signe d'espérance? Alors que le sang versé place Jamaâ el Fna n'a pas encore séché, voilà que nous est annoncée la mort d'Oussama Ben Laden. Faut-il voir dans la proximité des évènements un signe d'espérance? Alors que le sang versé place Jamaâ el Fna n'a pas encore séché, voilà que nous est annoncée la mort d'Oussama Ben Laden, l'homme que traquaient depuis presque dix ans les Etats-Unis d'Amérique pour sa responsabilité dans les attentats du 11 septembre 2001. Certes, même s'il y a de fortes raisons de penser que la bombe posée à Marrakech l'a été par des membres de «Al Qaïda au Maghreb islamique», et donc par des émules du chef terroriste qui vient d'être tué, l'identification des responsables reste à établir. Mais, quoi qu'il en soit, la mort du fondateur de la nébuleuse Al Qaïda vient signifier que le terrorisme, œuvre de mort, n'a pas d'autre avenir que la mort violente de ses généraux et de leurs thuriféraires. En annonçant la mort d'Oussama Ben Laden dans l'assaut que des forces spéciales américaines ont donné au «bunker» des environs d'Islamabad où se cachait le chef criminel, le président Barack Obama a tenu à préciser que les Etats-Unis s'étaient rendus maîtres de la dépouille de leur ennemi. Maintenant, il va falloir aux Américains savoir gérer sans faute ce cadavre à la fois précieux et fort gênant. Fut-ce le corps d'un épouvantable criminel, il s'agit là du corps d'un homme, et un minimum d'égard doit être accordé à son ensevelissement. Mais un Ben Laden mort peut devenir plus dangereux qu'un Ben Laden encore vivant! Quand bien même il était devenu un homme traqué dont se démarquait l'immense majorité des musulmans du monde, le chef terroriste gardait des admirateurs, particulièrement en Afrique Noire, tant le ressentiment à l'égard de l'Occident perçu comme dominateur peut être grand. Durant des années, grâce à une certaine prestance physique, une éloquence et une langue arabe de bonne qualité, et surtout un grand sens de la mise en scène, le «Saoudo-yéménite» devenu apatride a su se construire une stature de mythe. Il ne faudrait pas que se développe et perdure cette dimension mythique, et que l'assassin devienne un martyr et une icône. Par ses actions et ses discours, cet hanbalite ultra a causé un tort immense à l'Islam, lui donnant une image barbare. Aux musulmans de l'enterrer définitivement.