Cruel aveu que celui fait par Najib Chaouki –membre du parti Annahj Addimocrati et «jeune du mouvement du 20 février» dans Aujourd'hui Le Maroc de ce week-end ! En effet que dit-il ? Tout simplement que le «mouvement du 20 février» n'est qu'un mouvement de protestation, ni plus ni moins ! En une phrase il nous prouve à nous, qui justement reprochons à ce mouvement d'être dans le «déni» et non dans la construction, que nous avons raison. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : protester, revendiquer, vilipender, dire non…est à la portée de tous, par contre proposer, participer, construire est infiniment plus ardu…En refusant d'être entendus par la Commission de la réforme constitutionnelle, les «20 Févriéristes» montrent à la fois les limites et le manque de perspectives de leur action.Ainsi donc comme l'affirme Najib Chaouki le «mouvement du 20 février» n'étant QU'un mouvement de protestation il lui faut assumer et comprendre qu'il a raté «le jour d'après», à ce titre leurs «soutiens» financiers et politiques ne vont pas tarder à les lâcher, d'ailleurs n'est-ce pas déjà fait pour certains ?! Il faut ,me semble-t-il, différencier certains des jeunes de ce «20 Février» des différentes organisations qui les ont soutenus et ces jeunes s'ils veulent passer du stade de la protestation à celui de l'édification –voie de la raison et du cœur– devront savoir rebondir et soit rejoindre des partis politiques prêts à les accueillir soit se joindre aux mouvements de jeunes qui sont dans la participation active à notre projet de société, qui a reçu un magistral coup d'accélérateur avec le discours royal du 9 mars… Toujours est-il que de ce bouillonnement émerge aussi le meilleur : tout d'abord cette «explosion d'expressions» la seule à avoir pris cette forme dans le monde arabe, sans larmes ni sang, mais aussi ce foisonnement d'idées, de débats… de jeunes hommes et de jeunes femmes… ainsi que cette naissance de nouvelles structures associatives, participatives, qui explorent de nouvelles pistes d'engagement, novatrices . Car rien n'est plus confortable et en même temps «castrateur» que de se limiter à l'engagement «facebookien» ! Indispensable certes et fédérateur mais nullement suffisant. L'engagement c'est sur le terrain qu'il se forge, qu'il s'aiguise –ou se brise- c'est dans la vie réelle que l'engagement prend tout son sens et sa noblesse. Des exemples précis me viennent en tête, tels ces jeunes étudiants de la Fac de lettres de Aïn Chock passés de leurs pages Facebook à la création de l'association «Les Cosmopolites» et se frottent au militantisme de terrain, ou encore ces jeunes de Derb Sultan passés du «Mouvement des jeunes du 9 mars» virtuel, à l'engagement de terrain au sein de «100% Jeunes» mais aussi ceux qui ont choisi pour nom «Eng@gés», mot à la base de toute action et dont la principale raison d'être est «la participation des jeunes à la vie de la cité». Enfin une association qui inscrit cet objectif au fronton de ses priorités. Ils sont en cela porteurs d'un véritable défi, d'un enjeu majeur pour l'avenir…Ils ont compris où était le vrai «nœud» de l'engagement pour notre jeunesse, par l'indispensable «politique de la ville» qu'il nous faut élaborer sans tarder et (ré)inventer en permanence. Participer à la vie de SA Cité, à la vie de LA Cité est l'alpha et l'oméga de l'engagement civique, citoyen, politique…à la fois prise de conscience, prise de responsabilité et action à «échelle humaine»…l'école de la vie en société, de la participation, du «don de soi» pour le bien commun, de la recherche du vivre mieux et du mieux-vivre ensemble, de l'intérêt collectif… Lourde tâche mais leur «cri» de ralliement est le signe de leur volonté…comme ils le disent «YALLA» !