Le Fonds stratégique d'investissement mis en place en France pour investir dans des entreprises stratégiques deviendrait un exemple pour l'Italie. Le gouvernement italien envisage de se doter d'une structure comparable au Fonds stratégique d'investissement (FSI) mis en place en France pour investir dans des entreprises stratégiques et éviter leur prise de contrôle par des groupes étrangers. Cette réflexion répond aux inquiétudes sur le sort de Parmalat, principal groupe laitier coté en Italie que lorgne le français Lactalis. Intervenant ce week-end en marge d'un forum d'affaires, le ministre des Finances, Giulio Tremonti, a précisé que cette version italienne du FSI serait partiellement soutenue par la Cassa Depositi e Presititi (CDP), une holding publique qui gère un patrimoine de 235 milliards d'euros, et ouverte à des investisseurs privés. «La CDP est engagée dans un plan visant à créer un fonds ouvert aux investissements privés identiques au Fonds stratégique d'investissement français», a-t-il dit samedi. Face au risque d'une reprise de Parmalat par le français Lactalis, qui en détient déjà près de 30%, le gouvernement italien a déjà autorisé par décret la Caisse des dépôts à prendre une part directe dans le capital d'entreprises italiennes. La création d'un fonds d'investissement dans les entreprises des secteurs considérés comme stratégiques ferait franchir une étape supplémentaire au dispositif de protection. «Nous soumettrons à la Commission européenne un projet de loi identique au texte français. Mieux encore, nous présenterons un texte écrit en français», a ironisé Tremonti. Un apport financier de la CDP dans Parmalat rendrait inutile la quête d'un partenariat industriel avec des groupes comme Granarolo ou Ferrero que la banque Intesa Sanpaolo, actionnaire de Parmalat, tente de constituer pour bloquer une prise de contrôle par Lactalis de l'entreprise de produits laitiers. À ce stade, un partenaire industriel n'est pas nécessaire.