En vérité c'est ENGAGE TOI, que j'aurais dû écrire, mais j'ai préféré écrire «ENGAGE»…car je souhaitais ainsi faire écho au mot d'ordre des jeunes Tunisiens et des jeunes Egyptiens qui, lui, était «DEGAGE». En effet, chez nous c'est ce slogan «ENGAGE TOI» que nous devons crier à la suite du discours royal du 9 mars, un slogan qui s'adresse à chacun(e) d'entre nous ! Nous ne devons ni ne pouvons tomber dans la facilité et s'il est un moment propice à l'engagement, c'est bien celui que nous vivons maintenant. N'oublions pas d'où nous venons, revisitons notre mémoire, car la démocratie a deux ennemis, ceux qui ne veulent pas la démocratie certes, mais aussi ceux qui veulent tout, tout de suite ! Tout est aujourd'hui sur la table, tout est à construire pour un avenir qu'il nous faut dessiner tous ensemble : 3 étapes doivent ainsi se succéder, la première où il nous faut PROPOSER, la seconde où il faudra REDIGER et enfin la troisième où nous devrons – ensemble- DECIDER. Le discours royal a mis chacun devant ses responsabilités, les partis politiques qui ne peuvent plus ajourner leur aggiornamento et doivent permettre à des dirigeants jeunes de prendre les rênes ; les ONG bien silencieuses dans cet immense débat qui s'est engagé – hormis les associations de droits de l'Homme certes – mais nous aimerions voir les ONG agissant dans le social, le culturel y prendre leur part, ne sont-elles pas elles aussi concernées en tant que structures «encadrant» la population ? Les enseignants qui ont aujourd'hui une immense tâche de sensibilisation et bien sûr les médias, les «leaders d'opinion», les intellectuels, le patronat…et bien évidemment les citoyens ! Remarquons qu'à l'heure actuelle ce sont les radios privées, les journaux, Internet, et quelques initiatives associatives qui jouent le jeu et tentent de débattre, d'organiser, de collecter et de rédiger les propositions qui foisonnent et surtout, surtout se sont attelés à la sensibilisation et la participation de la jeunesse ! Allez consulter des sites, des pages et des groupes Facebook, des blogs… tels «Générationlibre», «Réforme.ma», «NbniBladi», «Tiwliwla» (où je vous conseille de lire la réponse de Reda El Ourouba à R.Benchemsi) «Mouvement des jeunes du 9 mars», «Alliance des jeunes initiatives»…etc, c'est là que ça se passe et c'est là que les jeunes ont commencé de s'approprier le discours du 9 mars ! Ce n'est pas «la rue» qui a pris le relais pour construire, bâtir, édifier et il me semble que si les jeunes du «Mouvement du 20 février» ont su mettre les revendications sur la place publique, ils sont en train de «rater le coche» et de perdre la main pour «le jour d'après», en effet, ils en restent au stade de la revendication, de la contestation alors que les jeunes en sont à celui de la proposition. Ces jeunes du 20 février auraient tout intérêt à aujourd'hui choisir une démarche constructive et se démarquer au plus vite de cet étrange attelage qu'ils ne maîtrisent pas. Ils méritent mieux ! Le peuple marocain –et sa jeunesse- ont du bon sens, leurs aspirations à vivre mieux, à vivre dignes, ne sont pas solubles dans les expériences hasardeuses. Nos jeunes méritent que ceux qui veulent s'exprimer et agir «pour eux», voire en leur nom, ne les traitent pas en figurants mais en acteurs responsables !