Une enquête pour terrorisme a été ouverte après l'explosion en vol dimanche en Tchétchénie d'un hélicoptère russe. Au moment où le mandat présidentiel de Maskhadov prenait fin. «Nous n'avons pas d'éléments qui prouvent que l'hélicoptère a été abattu (...). Tout montre que c'était un accident », déclarait pourtant lundi un responsable russe dans la région, Nikolaï Britvine. Si officiellement, aucune thèse n'est donc exclue, une enquête pour « terrorisme » a tout de même été ouverte. D'autant plus que des indépendantistes tchétchènes ont eux-mêmes affirmé avoir abattu l'appareil avec un missile sol-air... L'hélicoptère, pulvérisé en plein vol, avait à son bord onze passagers – tous morts - dont le vice-ministre chargé de la sécurité dans le sud de la Russie, le général Mikhail Roudtchenko, et d'autres hauts responsables, comme le commandant adjoint de l'état-major des forces du ministère de l'intérieur, le général Davidov. L'explosion s'est produite en milieu de matinée au-dessus du village de Chelkovskaia, dans la région de Nadterechny, au nord de la Tchétchénie. Cet attentat ou accident est en tout cas intervenu le jour de l'expiration du mandat du président tchétchène, au moment où plus de mille réfugiés tchétchènes en Ingouchie manifestaient leur soutien au dirigeant Aslan Maskhadov, élu il y a cinq ans. La police russe avait autorisé la manifestation dans le camp de Karaboulak, proche de la frontière avec la Tchétchénie, à la condition qu'il n'y ait ni slogan ni banderole de soutien à l'indépendance ou à Aslan Maskhadov. Un porte-parole de ce dernier avait indiqué samedi que M. Maskhadov conserverait son poste, étant donné qu'aucune élection pour le remplacer ne pouvait se tenir dans cette république en guerre. Les troupes russes sont présentes en Tchétchénie depuis le 1er octobre 1999 et le Kremlin ne reconnaît plus, depuis cette date, la légitimité du dirigeant tchétchène qu'il qualifie de « terroriste ».