La marche de Tinghir, dimanche 26 décembre, a dégénéré en actes de vandalisme. Le PAM et le PJD se rejettent la responsabilité. L'escalade entre le PAM et le PJD reprend de plus belle. Cette fois-ci, les deux partis politiques de l'opposition s'affrontent à Tinghir. Suite à une marche de protestation organisée, dimanche 26 décembre, par la Fédération des associations de développement à Tinghir, proche du PJD, ayant dégénéré en actes de vandalisme, le PAM a haussé le ton contre le parti islamiste. Le PAM a ouvertement accusé le PJD d'être responsable de ces actes qui ont secoué la ville de Tinghir. «Nous affirmons que la responsabilité des actes de vandalisme commis lors de la marche de protestation du 26 décembre, incombe au PJD et son bras droit le bureau de la Fédération des associations de développement de Tinghir», souligne un communiqué du secrétariat régional du PAM. Selon des sources concordantes, des milliers d'habitants, mobilisés par la Fédération regroupant quelque 80 associations locales, ont parcouru, dimanche matin, plusieurs artères de la ville pour exprimer leurs revendications à caractère purement social. Les actes de vandalisme ont éclaté en début d'après-midi, lorsque des manifestants ont pris d'assaut le siège de la préfecture de la ville et ont saccagé plusieurs voitures. Face à cette situation, à laquelle la ville de Tinghir n'est pas habituée, les forces de l'ordre sont intervenues pour rétablir l'ordre. Le PAM affirme que l'organisation de cette marche, qui a mal tourné, traduit une tentative du PJD de camoufler la défaillance de sa gestion de la chose locale dans cette ville. «Nous dénonçons fermement les moyens chaotiques adoptés par le PJD pour camoufler sa défaillance en matière de gestion des affaires de la municipalité de Tinghir», affirme le communiqué du PAM, appelant «à traduire en justice les vrais responsables de ces actes». Le secrétariat régional du PAM revendique, par ailleurs, «l'intensification des rencontres de communication avec les citoyens, les acteurs et les forces actives dans la province pour barrer le chemin à toute personne marchandant ou profitant de la souffrance et des problèmes des citoyens pour des objectifs abjects». Le PAM appelle aussi «les citoyens à faire preuve d'éveil pour que leur souffrance ne soit pas l'objet d'une campagne électorale prématurée». La Fédération des associations de développement à Tinghir a, pour sa part, balayé d'un revers de la main les accusations du PAM contre le PJD. «C'était une marche pacifique qui était autorisée par les autorités locales et avait réuni quelque 20.000 personnes. Ces dernières n'ont fait qu'exprimer des revendications sociales légitimes. La marche a commencé à 10h et s'est achevée à 12h05 exactement. Une heure après, tandis que tous les manifestants étaient partis, il a été porté à notre connaissance que quelques éléments inconnus sont restés sur place et ont eu des confrontations avec les forces de l'ordre», affirme Mustapha Hesnaoui, président de cette Fédération dans une déclaration à ALM. Et d'ajouter que «ceux qui prétendent que le PJD est responsable de ces actes veulent déformer la réalité des faits. Parce que la fédération comprend des membres de différentes sensibilités tous réunis sous la bannière du développement de la région. Donc, il est absurde de coller à cette manifestation une quelconque étiquette politique». Le PAM et le PJD ne sont pas à leur première polémique. Selon des sources proches du PJD, le parti islamiste se prépare pour soulever les incidents de Tinghir sous la coupole du Parlement. L'affaire Tinghir promet ainsi de nouveaux rebondissements.