L'artiste Mahi Binebine expose jusqu'au 28 janvier ses dernières œuvres à la galerie l'Atelier 21 de Casablanca. Le sujet de ses toiles est autant l'homme que la peinture elle-même. Mahi Binebine expose jusqu'au 28 janvier 2011 à la galerie d'art l'Atelier 21. Ce talentueux Marrakchi n'est plus à présenter. Il est écrivain et artiste-peintre. Il utilise la cire d'abeille et les pigments naturels pour illuminer ses tableaux. La fascination du corps humain est toujours présente. Dans les anciens tableaux de Mahi Binebine, les personnages étaient traités avec des tons ardents comme s'ils étaient possédés par la rage de saisir. Dans cette nouvelle série, ces personnages ne font qu'un avec le corps de la peinture. «Ce qui frappe le plus dans la série de tableaux présentés dans cette exposition, c'est la dédramatisation du sujet de la peinture par des tons moins volcaniques, moins intenses, moins exacerbés. La peinture est dépouillée, plus douce, quasi-pastel. Elle ne cherche plus à s'imposer en criant, mais en disant», souligne Aziz Daki, critique d'art. En effet, dans cette nouvelle série exposée à la galerie d'art, atelier 21, Binebine bouscule moins la structure du corps peint. Les contours des figures sont moins marqués comme pour ne faire qu'un avec le corps de la peinture. Le sujet de ses toiles est autant l'homme que la peinture elle-même. Binebine raconte toujours l'homme, les personnages qui ont toujours occupé ses œuvres notamment les petites gens, ceux des pateras, ceux qui existent aussi dans ses romans entre autres. Cet artiste d'origine marrakechie est né en 1959. Son parcours est atypique. Il s'est installé à Paris en 1980 pour y poursuivre ses études de mathématique qui' il enseigne pendant huit ans. Il a décidé, à la fin des années 80, de quitter l'enseignement pour se consacrer à l'écriture et à la peinture. Ses romans l'imposent comme l'un des plus vigoureux écrivains marocains de langue française. Plusieurs romans traduits en une dizaine de langues. Il émigre à New York de 1994 à 1999. Sa peinture l'a fait immédiatement entrer dans des collections prestigieuses. Le Guggenheim Museum de New York a acquis ses tableaux. Mahi Binebine a longtemps vécu et travaillé à Paris, Madrid et Marrakech, avant de s'établir définitivement dans la ville ocre en 2002. C'est à Marrakech qu'il trouve la cire d'abeille et les pigments naturels qui confèrent une transparence unique à ses toiles. La renommée de Binebine dépasse les frontières du Maroc. Il expose régulièrement dans de prestigieuses galeries en Europe. Il demeure à ce jour le seul peintre marocain dont une œuvre a été adjugée à plus d'un million de dirhams lors d'une vente publique.