Les sept membres d'Al Adl Wal Ihssane, acquittés par la Cour d'appel de Fès, avaient été arrêtés, le 28 juin dernier, suite à une plainte déposée par l'avocat Me El Ghazi du barreau de Fès. Une fin heureuse pour la mouvance de Cheikh Yassine dans le procès d' Al Adl Wal Ihssane à Fès. Les sept membres de la mouvance de Cheikh Yassine, poursuivis dans l'affaire d'enlèvement et de séquestration de l'avocat Mohamed El Ghazi, ont été acquittés, mardi 21 décembre, par la Cour d'appel de Fès. Il s'agit de Mohamed Slimani, Abdellah Bella, Hicham Houari, Hicham Sabah, Ezz-Eddine Slimani, Abou Ali Mnawar et Tarek Mouhla. Les sept adlistes ont été innocentés en raison de l'absence des pièces à conviction. Dans la nuit de mardi à mercredi, peu de temps après l'annonce du jugement d'acquittement, les sept adlistes innocentés ont été chaleureusement accueillis par leurs familles et les membres de la mouvance Al Adl Wal Ihssane dans la capitale spirituelle. Reçus en héros, les sept membres de la Jamaâ ont été acclamés par les adeptes de cette mouvance, qui ont été placés en garde à vue pour approfondissement d'enquête depuis six mois. Les septs adlistes avaient été arrêtés, le 28 juin dernier, suite à une plainte déposée par l'avocat Me El Ghazi du barreau de Fès. La première audience dans le cadre de cette affaire a eu lieu le 4 octobre dernier. Ceci dit, les organisations de défense des droits de l'Homme ont exprimé leur satisfaction quant à l'issue de ce procès. «Le jugement de la Cour d'appel de Fès acquittant les sept membres de la mouvance Al Adl Wal Ihssane est un signe très positif. Les autorités judiciaires ont su se démarquer, avec sagesse et clairvoyance, de la lutte politique qui a marqué ce procès pour rendre cette décision», affirme Amina Bouayach, présidente de l'Organisation marocaine des droits humains (OMDH), dans une déclaration à ALM. «Pour nous, ce procès n'est pas encore fini. Nous avons cinq membres de l'Organisation qui ont pu assister à toutes les séances de ce procès. Aussi, nous avons auditionné l'avocat en question ainsi que les familles des personnes détenues et nous allons rendre, dans les prochains jours un rapport, contenant nos observations et nos recommandations à propos, notamment, des allégations faisant état de torture et mauvais traitement de la part des éléments de la brigade nationale de police judiciaire», ajoute Mme Bouayach. A noter que les familles des sept membres d'Al Adl wal Ihssane avaient porté plainte contre la police pour «torture pendant leur garde à vue». La mouvance Justice et Bienveillance a également salué le jugement rendu par la Cour d'appel (voir entretien ci-contre). L'affaire d'Al Adl Wal Ihssane remonte au mois de juin dernier. Me Mohamed El Ghazi avait porté plainte contre les membres d'Al Adl pour «kidnapping et violence». Me El Ghazi est un ancien membre de cette mouvance. Il avait rejoint Al Adl Wal Ihsane en 2004 et a été élu en 2008 membre dirigeant de cette mouvance et membre du bureau de la Ligue des avocats relevant d'Al Adl Wal Ihsane. Cet avocat avait présenté le 17 mai dernier, sa démission de la mouvance en raison de ce qu'il avait qualifié de «l'existence de contradictions profondes entre le discours politique et la pratique réelle d'Al Adl». Décrivant le piège qui lui aurait être tendu, il avait affirmé avoir reçu une invitation de la part du secrétaire régional du cercle politique de la mouvance Al Adl Wal Ihsane pour tenir une réunion le 21 mai. Selon lui, il avait été transporté à bord d'une voiture vers un endroit inconnu. Il s'agissait d'un immeuble inhabité et propriété de l'un des membres d'Al Adl Wal Ihsane. L'avocat avait affirmé qu'à l'intérieur de cette maison, il s'était retrouvé devant plusieurs responsables dirigeants de la mouvance du cheikh Yassine. D'après sa version des faits, il avait été dépossédé des clefs de sa voiture, son portefeuille et son téléphone portable. L'avocat avait affirmé, aussi, être déshabillé puis torturé de coups successifs surtout au niveau de son organe génital. Il avait indiqué qu'il a été également menacé d'être poignardé à mort. En outre, l'avocat avait affirmé qu'il a été forcé de donner un témoignage enregistré par vidéo avouant qu'il collaborait avec les services de sécurité et qu'il leur transmettait des informations secrètes, avant d'être remis en liberté.