Dix personnes, outre le kamikaze, ont été tuées dans un attentat-suicide dans le centre d'Al-Qods alors que 400 prisonniers palestiniens ont été libérés par Israël. Ali Mounir Youssef Jihara, 24 ans, policier palestinien originaire du camp de réfugiés de Ayda dans la région de Beit Lahm est l'auteur de l'attentat de jeudi. Il s'agit du neveu de Jihad Jihara, un des treize activistes palestiniens expulsés à l'étranger en mai 2002 après les 39 jours de siège de la basilique de la Nativité à Bethléem où ceux-ci étaient retranchés. C'est ce qu'ont confirmé, par le biais d'appels téléphoniques, les Brigades des martyrs d'Al Aqsa. Un groupe lié au Fatah, le mouvement du dirigeant palestinien Yasser Arafat. Intervenu au lendemain d'une incursion de l'armée israélienne dans le quartier Al-Zeitoun de Gaza au cours de laquelle huit Palestiniens avaient été tués, il vient s'ajouter à la liste des attentats palestiniens les plus meurtriers depuis le début de l'Intifada, fin septembre 2000. Le nombre des morts s'élève aujourd'hui à 3727 personnes tuées dont 2787 Palestiniens et 875 Israéliens. En effet, l'attentat de jeudi a fait 10 morts outre le kamikaze. On signale aussi une cinquantaine de blessés dont dix grièvement atteints. L'attentat s'est produit à bord d'un autobus qui se trouvait à proximité de la résidence officielle du Premier ministre Ariel Sharon. Sans pour autant le revendiquer, le mouvement radical Hamas et le Jihad islamique ont justifié l'attentat comme étant «une riposte» de la résistance qui «ne restera pas les bras croisés face aux agressions et à l'occupation» a déclaré Saïd Siam, un dirigeant du Hamas. «C'est Israël qui commence toujours par le cycle de la violence et notre peuple a le droit de se défendre», a affirmé pour sa part Mohamad Al-Hindi, un chef du Jihad islamique. Toutefois, le Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï condamne l'attentat tout comme «la violence dirigé contre notre peuple» faisant allusion à l'incursion meurtrière à Gaza. Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU dit être «parfois frustré et déçu que nous n'avions pas pu aller plus en avant avec la feuille de route aussi rapidement que nous l'aurions voulu» et d'ajouter «Nous devons trouver les moyens de mettre fin à ce cycle de violence et aux attentats comme celui que nous avons vu aujourd'hui». Pour sa part, le gouvernement israélien annonce son intention d'utiliser l'attentat-suicide dans sa campagne contre la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, qui doit se prononcer sur la légalité de la ligne de séparation construite en Cisjordanie. "Nous allons lancer une campagne offensive dont l'objectif sera de prouver qu'Israël n'est pas l'agresseur mais la victime du terrorisme et que la construction de la clôture ne fait que traduire le droit d'Israël à se défendre", avait annoncé M. Gissin porte-parole du Premier ministre israélien Ariel Sharon. En dépit de l'attentat, la libération de 400 prisonniers palestiniens a eu lieu comme prévu. Ils ont été relâchés à des barrages militaires à l'entrée de villes palestiniennes de Cisjordanie ainsi qu'au point de passage d'Erez dans la bande de Gaza. L'échange porte aussi sur la libération par Israël d'une trentaine de détenus arabes. 57 relâchés dans la région de Ramallah se sont rendus à bord de trois cars au siège dévasté de M. Arafat dans le centre de Ramallah. Ils ont été installés dans une grande salle où M. Arafat doit venir les saluer.En contrepartie, le Hezbollah remet à l'Etat hébreu les dépouilles de trois soldats israéliens ainsi qu'Elhanan Tannenbaum, un Israélien enlevé en 2000.