Sous la pression internationale, l'Algérie et le polisario ont finalement accepté d'autoriser des familles sahraouies de rencontrer leurs proches, séquestrés à Tindouf. Cet échange de visites sera assuré par le HCR et la Minurso. Le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR) et la Mission des Nations Unies au Sahara (Minurso) vont bientôt lancer un programme de visite au profit des familles des personnes séquestrées dans les camps du polisario à Tindouf. En effet, cette opération qui aura lieu au début du mois de février à l'occasion des fêtes de l'Aïd Al Adha, s'inscrit dans le cadre des fameuses "mesures de confiance" soutenues par les deux organismes onusien. Le but étant de permettre aux civils sahraouis prisonniers d'un conflit artificiel de renouer le contact avec leurs familles installées dans les provinces du Sud. Ces personnes, improprement qualifiées de "réfugiés", s'ajoutent aux dizaines d'autres marocains, civils et militaires, séquestrés dans les territoires algériens. En début de semaine, Taïeb Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, soulignait que ces mesures de confiance, "bien qu'elles soient ponctuelles et partielles, s'inscrivent dans l'objectif général d'allègement des souffrances des populations retenues à Tindouf et du maintien du lien familial entre ces personnes et leurs familles présentes et qui vivent dans la sérénité et le progrès au Maroc". En fait, l'objectif du Maroc est de voir l'ensemble des Sahraouis enfermés dans les camps de Tindouf "retrouver leurs familles et leur pays", a poursuivi le ministre. Celui-ci a, par ailleurs, précisé que les visites familiales bénéficieront à "tous les Marocains qui auraient de la famille sur le territoire algérien et pas uniquement à ceux qui auraient été déjà inscrits sur les listes d'identification des Nations Unies". Toutefois, on ignore quels seront les critères de sélection des bénéficiaires de ce pont aérien entre le Sahara et les camps de Tindouf. Par ailleurs, aucune information n'a filtré sur les garanties apportées par le HCR et la Minurso au sujet du retour des personnes venues de Tindouf. En effet, ce programme des visites a été longtemps bloqué par l'Algérie et le polisario en raison du manque de garanties sur ce point. Les mercenaires et leurs protecteurs algériens craignent énormément que les "réfugiés" venus en visite au Maroc, refusent de prendre l'avion du retour. C'est ainsi, que les visites seront certainement organisées, sous très haute surveillance de la Minurso au sein même de ses bases. En effet, le quartier général de la Minurso est installé à Laâyoune, et la Mission dispose également d'autres postes de commandements régionaux situés dans les secteurs nord et sud du Sahara. Toujours est-il, le transport sera également assuré par la Minurso qui dispose d'avions russes de type "Antonov" faisant un va-et-vient régulier entre Laâyoune et Tindouf. On estime à une vingtaine le nombre de personnes pouvant être transportées dans chaque vol. A noter que des contacts similaires, entre les séquestrés de Tindouf et leur famille au Maroc, ont été organisés il y a quelques années. Les rencontres ont eu lieu en Mauritanie. À l'origine, les mesures de confiance ont été envisagées par le HCR en vue du retour de tous les Sahraouis vers leurs pays. Parmi ces mesures, figure également l'installation d'un contact téléphonique entre les camps de Tindouf et le Maroc. Après plusieurs mises en service et interruption (à la demande du polisario et de l'Algérie), deux lignes téléphoniques sont opérationnelles depuis le 12 janvier 2004.