L'opération d'échange de visites entre les familles des provinces du Sud et celles des camps de Tindouf a eu un véritable succès humanitaire et politique. Certains civils venus des camps ont souhaité prolonger leur séjour au Maroc. L'opération des échanges de visites entre les familles sahraouies et leurs proches incarcérés dans les camps de Tindouf est en passe d'achever sa septième semaine. Plusieurs citoyens marocains installés dans des camps de fortune, sous haute surveillance militaire algérienne, ont eu l'occasion, grâce à cette opération, de nouer le contact avec leurs pères, leurs mères, leurs frères ou leurs sœurs, vivant dans les provinces du Sud ou ailleurs sur le territoire marocain. Ainsi, un groupe de 20 à 30 personnes est transporté, chaque vendredi, vers les camps de Tindouf pour y rencontrer ses proches et séjourner avec eux pendant une semaine. En même temps, un autre groupe, des séquestrés cette-fois, se rende au Maroc et y séjourne également pendant une semaine. Le transport de ces visiteurs est assuré grâce à des avions de la Minurso. Et toute l'opération est diligentée par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Avant de parler des retombées de cette opération sur l'affaire nationale, rappelons que le dernier voyage en date, le septième, a été organisé vendredi dernier à partir de la ville de Dakhla vers Tindouf. Après avoir assuré cinq voyages Laâyoune-Tindouf, les organisateurs sont donc passés à Dakhla. Selon le gouverneur Hamid Chabar, coordinateur avec la Minurso, "un huitième vol est en cours de préparation pour le vendredi prochain au départ de Dakhla". En effet, les villes choisies par le HCR et les autorités marocaines sont Laâyoune, Dakhla, Smara et Boujdour. "Le but est d'assurer au moins quatre voyages au départ de Dakhla", affirme le gouverneur Chabar. Dans un souci de couvrir l'ensemble des populations des provinces du Sud, d'autres vols seront assurés au départ de la ville de Smara. "Quatre vols environ", précise le gouverneur Chabar. Pour la ville de Boujdour, les organisateurs prévoient également trois ou quatre vols. Tout dépend du nombre de personnes inscrites. Une fois la boucle bouclée, les vols vont reprendre au départ et vers Laâyoune. Le but est d'assurer un maximum de vols avant l'achèvement de l'opération dont la durée totale a été fixée à six mois, soit avant la fin du mois d'août prochain. Pour ce qui est des retombées de cette opération, force est de constater qu'elles sont positives. Le plus important a été de permettre à des dizaines de familles sahraouies, déchirées pendant une trentaine d'années par un conflit artificiel, de se revoir et de rétablir le contact. Cet aspect purement humanitaire est, en fait, déterminant. Il fait également partie des fondamentaux du HCR, qui veille, avant tout, au retour des "réfugiés" à leur pays d'origine. En fait, le Maroc ne considère pas les sahraouis de Tindouf comme des réfugiés, mais comme des civils marocains pris dans le piège algéro-polisarien. Justement, concernant l'aspect politique, le gouverneur Chabar a affirmé que "certains civils en provenance des camps de Tindouf ont émis le souhait de prolonger leur séjour au Maroc". Ils en ont fait la demande officielle au HCR, qui rappelons-le gère toute l'opération. Mais celui-ci n'a pas jugé opportun d'autoriser des prolongements de séjour. L'argument du HCR est clair: les prolongements de séjour risquent de porter préjudice aux autres civils désireux également de se rendre au Maroc, ne serait-ce que pour une semaine. Et pour cause, les inscriptions dans les camps de Tindouf et de Lahmada sont de plus en plus nombreuses. C'est l'une des conséquences de cette opération. Toute la propagande polisarienne, inspirée du modèle algérien des années 1970, consistait à faire croire aux civils marocains pris en otage dans les camps de la mort, que leurs "frères au Maroc sont opprimés, spoliés, et que les provinces sahariennes sont bouclées et en état de siège". Toute cette propagande est maintenant complètement détruite. Les sahraouis ont vu de leurs propres yeux la vérité. Certains parmi eux ont même été hospitalisés dans des hôpitaux publics marocains. Voilà pourquoi le polisario, sur instruction des services secrets et l'armée d'Algérie, tente par tous les moyens d'avorter cette opération d'échanges de visites. La réaction du Maroc peut-être résumée par le célèbre adage adapté aux circonstances de cette affaire: "les chiens aboient et la caravane passe".