Le Polisario — M. Abdelaziz et ses amis — a sacrifié les intérêts des séquestrés à ceux des généraux algériens qui savent eux quel est l'objectif ultime de ce conflit. «L'avenir est prometteur pour la résistance populaire sahraouie», cette affirmation est fausse. Elle a été faite par Mohamed Abdelaziz, le chef des séparatistes du Polisario, à Mijek, lors de festivités à l'occasion de ce qu'ils appellent la Déclaration d'union nationale (DUN) pour continuer à tromper les siens sur l'issue d'un conflit qui a abouti, vu des camps de Tindouf, à une impasse. C'est faux parce que la majorité des séquestrés dans les camps encerclés par les mercenaires du Polisario et la DRS algérienne ne croit plus, depuis longtemps, à l'option de l'indépendance. Ils ont compris comme dirait Peter van Walsum que ce n'est pas une option réaliste. Tout ce qu'ils veulent, s'ils avaient la liberté de circulation, est de pouvoir rentrer chez eux. C'est faux, aussi, parce que l'avenir ne peut pas être prometteur quand les mercenaires du Polisario, sa direction actuelle, ont calé leur agenda sur celui des intérêts d'Alger au détriment de ceux, légitimes, des Sahraouis maintenus par la force dans la captivité niant leur droit au retour dans leur pays. Le Polisario — M. Abdelaziz et ses amis — a sacrifié les intérêts des séquestrés à ceux des généraux algériens qui savent eux quel est l'objectif ultime de ce conflit. Son objectif n'est pas un quelconque avenir prometteur pour les Sahraouis, ils comptent peu — et c'est dommage — dans la vastitude sahélo-saharienne, mais la soumission aux intérêts géostratégiques régionaux du pouvoir algérien. C'est faux, également, parce que la qualité du Polisario de représentant unique des Sahraouis n'a jamais été établie. La DUN que fête Mohamed Abdelaziz est une supercherie. Elle ne se vérifie ni sur le plan tribal ni sur le plan de la légitimité. Il a suffi, récemment, d'un Mustapha Salma pour que cet édifice factice de la fausse légitimité tombe par terre. Quand on est légitime, on n'a pas peur de Mustapha Salma. Comme le Maroc n'a peur ni de Haidar, ni de Tamek, ni des autres séparatistes de l'intérieur qui vivent «honorablement» leur mission de traître à leur patrie dans le cadre de la démocratie marocaine et de son Etat de droit. Et finalement, c'est faux, ce qu'avance ce chef perdu d'un groupe de mercenaires, affaiblis par l'Histoire, pour la bonne et simple raison que l'avenir prometteur ne naît jamais d'une trahison. Les représentants des Sahraouis, de toutes les tribus sahraouies, réunis cette semaine à Dakhla, dont des ex-cadres historiques du Polisario qui ont choisi le retour, ont démontré que la DUN de Abdelaziz est un papier sans valeur. Il n'en a jamais eu. Ils ont confirmé que la représentativité est définitivement de ce côté-ci du mur. Celui de la justice, de l'autonomie et de la liberté.