Le Pegintron (peg-interféron alfa-2b), un médicament prescrit pour le traitement de l'hépatite C et qui n'est pas sans danger continue d'être commercialisé au Maroc alors qu'il a été retiré dans de nombreux pays. Le laboratoire Schering–Plough, filiale de Merck and Co a annoncé le retrait volontaire et progressif de son médicament le Pegintron (peg-interféron alfa-2b) pour le traitement de l'hépatite C. La décision de cette entreprise est fondée sur un risque potentiel de contamination de son contenu suite à une défaillance dans son conditionnement. «Il s'agit d'injections sous forme de stylo. Ce médicament contient des substances nocives que sont les additifs qui sont responsables de ces anomalies», affirme Pr Driss Jamil, président de l'association SOS Hépatites Maroc. Et d'ajouter : «Ce médicament constitue un danger pour les patients. Il faut interdire au plus vite sa commercialisation». Les patients qui sont traités avec Pegintron doivent impérativement communiquer avec leur médecin traitant afin de discuter de l'arrêt du traitement de ce médicament et d'examiner les traitements de remplacement possibles. L'entreprise a déjà avisé les professionnels de la santé des Etats-Unis et plusieurs pays européens qui ont retiré le Pegintron de leur marché. Ce qui est loin d'être le cas au Maroc où ce médicament existe toujours sur le marché et continue d'être commercialisé. Du côté du ministère de la Santé, c'est la sourde oreille. Contacté à plusieurs reprises par ALM, le Dr Omar Bouazza, directeur des médicaments et de la pharmacie au ministère de la Santé est resté injoignable. Il semble que le ministère de la Santé ne se soit toujours pas prononcé sur le sujet. En attendant, c'est la vie des patients atteints d'hépatite C qui est en danger. A noter que ce médicament peut provoquer ou aggraver des conditions médicales graves, y compris les troubles psychiatriques (par exemple, la dépression) ; troubles du système immunitaire (maladies auto-immunes telles que la polyarthrite rhumatoïde ou le lupus ), les problèmes de circulation (par exemple, les maladies cardio-vasculaires), ou les infections (suppression de la moelle osseuse ). Au Maroc, plus de 400.000 Marocains âgés de 6 à 69 ans sont, aujourd'hui, infectés par l'hépatite C. Si l'hépatite B est la maladie sexuellement transmissible la plus répandue sur la planète, l'hépatite C, elle, inquiète encore plus les autorités de la santé publique. Selon les estimations de l'OMS, 3% de la population mondiale seraient infectés par ce virus. A titre indicatif, l'hépatite est une maladie du foie qui signifie «inflammation du foie». Elle peut être causée par des infectons virales, des parasites, des bactéries, des produits chimiques, une maladie auto-immune, des drogues ou l'alcool. L'hépatite C, qui peut provoquer des dégâts du foie et éventuellement un cancer du foie ou une défaillance hépatique, se transmet principalement par voie sanguine.