En marquant dans les dix dernières minutes du match, après avoir longtemps buté sur une défense roumaine renforcée, la France s'est placée sur une orbite intéressante, avec six points en trois matches. Trois mois après le fiasco sud-africain, les Bleus retrouvent peu à peu la confiance en eux et le goût de la victoire, et pointent en tête de leur groupe de qualification pour le Championnat d'Europe des nations. La victoire de samedi au Stade de France contre la Roumanie (2-0) a permis de lever certains doutes, mais a montré également que la marche risque d'être longue avant de retrouver les sommets de la hiérarchie mondiale. «Quelque chose est en train de se créer», a dit Laurent Blanc à l'issue de la première victoire des Bleus dans l'enceinte de Saint-Denis depuis près d'un an. Le sélectionneur a loué «l'état d'esprit» de ses joueurs et leur «fraîcheur physique», sans s'appesantir sur leur niveau de jeu, et notamment sur leur difficulté à marquer face à une défense renforcée, comme ce fut le cas de celle des Roumains. Après s'être empêtrés en première mi-temps dans les mailles du filet roumain, puis avoir gaspillé plusieurs occasions en début de seconde période, les Français ont inscrit leurs deux buts par Loïc Rémy et Yoann Gourcuff en fin de match, au moment même où les visiteurs étaient sortis de leur coquille. Une longue ouverture d'Alou Diarra, et Rémy, entré en jeu quelques minutes plus tôt, signait un but typique de contre-attaque. Le second but français de Gourcuff, incrit dans les arrêts de jeu sur centre de Dimitri Payet, relève plus de l'anecdote, les Roumains s'étant rués en attaque dans l'espoir d'obtenir le nul qu'ils étaient venus chercher. La France balbutie encore en partie son jeu, mais les intentions sont là, ainsi que les résultats. Il y a belle lurette que les Bleus n'avaient pas gagné deux fois de suite et leurs supporters, qui avaient envahi samedi le Stade de France, attendent un troisième dès mardi, à Metz contre le Luxembourg, l'équipe a priori la plus faible d'un groupe aux allures modestes. Auteur d'un coaching avisé samedi, avec les rentrées payantes de Gourcuff, Rémy et Payet, Laurent Blanc est conscient des limites actuelles de son groupe, auquel il cherche avant tout à instiller confiance et envie de gagner, une méthode qui semble porter ses fruits auprès des intéressés. «On bâtit sur de la confiance, sur des résultats. Il y a un profond changement (par rapport à l'ère Domenech)», s'est félicité Florent Malouda, assez effacé sur la pelouse dionysienne. L'un des buteurs du jour, Loïc Rémy, évite quant à lui de tomber dans l'autosatisfaction. «Il reste d'autres matches, d'autres échéances et on ne doit pas s'enflammer. Il faut garder les pieds sur terre.» Et confirmer dès mardi à Metz, avant de se jauger véritablement dans un peu plus d'un mois face à l'Angleterre, à Wembley. Pascal Liétout (Reuters)