La différence en fait réside dans l'absence d'une orientation continue à la sortie de l'IRP… C'est étonnant, mais cela fait plaisir de se rendre à la préfecture de police de Casa-Anfa. On se retrouve dans des locaux propres, un espace bien agencé, un personnel à la fois élégant et accueillant. Le service d'identification judiciaire où s'effectue la procédure de demande de carte d'identité nationale électronique surprend, sincèrement, son visiteur par la fluidité de son fonctionnement. En parler et rendre hommage à ceux qui veillent sur son bon fonctionnement est une manière de rompre avec la traditionnelle vocation de la presse qui ne devrait parler, dit-on, que des trains qui arrivent en retard. Mais, il faut néanmoins indiquer qu'il est regrettable qu'une telle façon de faire ne soit pas généralisée à tous les services de police. Pourquoi existe-t-il encore une grande différence entre les services préfectoraux de police et les commissariats de quartiers? Pourquoi est-ce que l'on trouve, à Casa-Anfa, par exemple, des jeunes officiers bien rasés, élégamment habillés et, surtout, accueillants, alors que l'on se retrouve, dans certains commissariats de quartiers, parfois, avec des gens mal accueillants, colériques, et même méprisants envers les citoyens? Pourtant, il ne devrait pas exister de différence entre les deux catégories de policiers puisqu'ils ont suivi le même parcours de formation au sein de l'Institut royal de police qui, contrairement aux idées reçues, est une grande école de police. La différence en fait réside dans l'absence d'une orientation continue à la sortie de l'IRP, puisque c'est sur le tas que l'on est mieux testé sur sa vocation à devenir un excellent officier des renseignements généraux, un brillant enquêteur de police judiciaire, un bon élément d'intervention extérieure, un remarquable officier d'administration interne ou un excellent policier de proximité. Or, un système efficace de suivi et d'évaluation permettant de redéployer les officiers de police selon leur vocation n'a pas encore été trouvé. La DGSN y travaille depuis l'adoption du nouveau statut de la police. Les remous que cette direction a connus récemment entrent dans ce cadre. Ils visent à installer un système de gestion et d'évaluation des effectifs qui évitera que le redéploiement des officiers de police ne se fasse conformément à une règle devenue incompatible avec le nouveau Maroc. Une règle qui consiste à réserver les meilleurs pour le centre et envoyer les moins bons à la périphérie… PS : Le titre «officier de police» désigne dans le texte toutes les catégories et grades de policiers.