Younès Moujahid estime que l'Algérie a tendu un piège aux deux journalistes d'Assahrae Al Ousbouiya. ALM : Comment réagissez-vous à l'arrestation des deux journalistes marocains en Algérie? Younès Moujahid : Nous sommes très inquiets quant à la sécurité des deux journalistes de l'hebdomadaire «Assahrae Al Ousbouiya», et ce pour deux raisons. D'après nos sources, pas moins de dix policiers se sont rendus à l'hôtel où les journalistes ont été séquestrés pendant un certain temps.Par la suite, ils les ont emmenés vers un endroit secret. A l'heure actuelle, nous n'avons aucune information à leur propos . La deuxième raison se rapporte au respect des droits de l'Homme. Le fait que les autorités algériennes ont interdit à ces personnes de travailler sur leur sol est contraire aux droits de l'Homme tels que reconnus universellement. Le journaliste est autorisé à exercer son métier même dans les zones de conflit armé, en vertu des dispositions du droit international humanitaire. On ne doit pas garder le silence dans cette affaire. Les autorités marocaines compétentes sont en mesure de protester auprès d'Alger pour assurer leur protection. L'ASM affirme que les deux journalistes ont été arrêtés alors qu'ils ont eu au préalable l'accord du ministère de la Communication algérien. Qu'en pensez-vous? Effectivement, le directeur de l'hebdomadaire Assahrae Al Ousbouiya avait contacté les services du ministère de la Communication algérien pour l'autorisation de couvrir le retour de Mostafa Salma Ould Sidi Mouloud. Dans un premier temps, ces derniers l'ont assuré que les deux journalistes pouvaient accéder librement à Tindouf pour couvrir l'événement. Mais une fois descendus d'avion à l'aéroport de Tindouf, ils ont été arrêtés. Cela prouve, d'après mes analyses, que l'Algérie a tendu un piège à ces journalistes. Il faut dire en plus que l'Etat algérien tend de plus en plus à terroriser les journalistes marocains. A ne pas perdre de vue que Tindouf est un territoire 100% sécurisé militairement. Ceci fait que les journalistes qui travaillent sur ce territoire sont toujours encadrés par la police du Polisario. Que dites-vous à l'Algérie dans ce sens ? Les autorités algériennes feront toujours la sourde oreille à tous les appels. Mais, je dis à l'Algérie en tant que syndicat qui milite pour la liberté de la presse qu'elle doit respecter les dispositions du droit international.