Younès Moujahid parle de l'attitude des autorités algériennes vis-à-vis des journalistes marocains et du bilan négatif de la liberté de la presse en Algérie. ALM : Les autorités algériennes ont interpellé un journaliste de l'hebdomadaire «Assahrae Al Ousbouiya». Comment voyez-vous l'attitude des autorités algériennes ? Younès Moujahid : Nous avons déjà exprimé notre position par rapport à l'attitude des autorités algériennes vis-à-vis des journalistes marocains. Nul ne doit être interpellé, ou incarcéré, du moment où il n'a pas enfreint la loi du pays dans lequel il se trouve. Peu importe sa qualité. Qu'il soit journaliste, militant associatif, avocat ou autre. Les règles et les coutumes et usages internationaux protègent les droits des étrangers se trouvant sur le sol d'un pays déterminé. Peut-on dire que la liberté de la presse est quasi inexistante en Algérie ? Les rapports que certaines institutions indépendantes algériennes et internationales ont publiés montrent que la liberté de la presse connaît beaucoup de problèmes dans ce pays. Des journalistes avaient été jugés. Le bilan de l'Algérie en ce qui concerne la liberté de la presse est plus que négatif. Pour vous dire que les autorités algériennes ont toujours eu des agissements irresponsables. Les journalistes étrangers qui viennent pour accomplir leur mission dans les provinces du Sud exercent leurs fonctions dans de bonnes conditions et en toute liberté. Cela n'est pas possible à Tindouf. Un journaliste étranger ne peut pas travailler en toute liberté à Tindouf, parce que les services de sécurité algériens sont omniprésents pour le surveiller de près et guetter ses pas. Cela rend la mission du journaliste quasi impossible. Par quel moyen peut-on garantir les droits des journalistes étrangers pour qu'ils accomplissent leur mission en toute liberté sur le sol algérien? Une campagne au niveau international doit être menée pour montrer les agissements irresponsables des autorités algériennes et les entraves auxquelles font face les journalistes étrangers régulièrement dans ce pays, afin que cela ne se reproduise plus. Les ONG internationales doivent dénoncer cet état de fait. Certaines d'entre elles ont déjà affirmé qu'à Tindouf, les journalistes étrangers sont constamment harcelés par les services de sécurité algériens.