Le ministre de l'Intérieur espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, s'est dit, vendredi dernier, confiant que les relations avec le Maroc retrouveront leur cours normal le plus rapidement possible. L'Espagne cherche à désamorcer la crise diplomatique avec le Maroc. Alfredo Perez Rubalcaba, ministre de l'Intérieur espagnol, effectuera une visite de travail au Maroc le lundi 23 août. C'est ce qu'a indiqué, samedi 14 août, un communiqué du ministère de l'Intérieur. Selon la même source, M. Rubalcaba, dont relèvent les forces de sécurité de l'Etat espagnol, s'entretiendra avec son homologue Taib Cherkaoui au siège du ministère de l'Intérieur à Rabat. Le communiqué précise que les entretiens des deux ministres porteront sur des questions d'intérêt commun relevant de leurs compétences, relatives à la coopération sécuritaires, la lutte contre la migration illégale, le trafic de stupéfiants, le crime organisé ainsi que le terrorisme, poursuit le communiqué. Dans des déclarations rapportées par les médias espagnols, le ministre espagnol de l'Intérieur s'était dit, vendredi 13 août, confiant que «la normalité» dans les relations avec le Maroc sera rétablie «le plus rapidement possible», affirmant que le gouvernement espagnol entretient d'«excellentes relations» avec le Maroc. M. Rubalcaba a assuré également que récupérer la normalité dans les relations hispano-marocaines est «des plus avantageux pour les intérêts espagnols», ajoutant que le gouvernement espagnol «est en train d'entretenir le dialogue à différents niveaux» avec les autorités marocaines pour «clarifier» les incidents de ces derniers jours. Le ministre de l'Intérieur a également tenu à mettre en relief la coopération entre l'Espagne et le Maroc en matière de lutte contre le terrorisme international, de coopération policière, de lutte contre le trafic de drogue ou encore l'immigration illégale. Evoquant les critiques adressées par le Parti Populaire (PP) concernant cette affaire, le ministre espagnol a affirmé que le PP doit travailler avec le gouvernement au lieu de le critiquer. «Car, en matière de relations avec le Maroc, les points de vue du PP sont lamentables», a-t-il affirmé. Ainsi, la visite du ministre de l'Intérieur espagnol au Maroc, prévue lundi prochain, constitue une nouvelle initiative entreprise par l'Espagne pour apaiser la tension avec son voisin du Sud. A rappeler que SM le Roi Mohammed VI et SM le Roi Juan Carlos 1er d'Espagne avaient eu, mercredi 11 août, un entretien téléphonique. Les deux Souverains ont relevé une fois de plus, dans le cadre de cette conversation, la qualité des liens qui unissent les deux familles royales. Leurs Majestés s'étaient également félicitées de l'évolution des rapports spécifiques qui unissent les deux Royaumes amis et voisins et de l'action menée dans ce sens par les deux gouvernements ces dernières années. Les deux chefs d'Etat étaient tombés d'accord sur le fait que les incidents survenus ces dernières semaines ne peuvent en aucun cas porter préjudice à la qualité des relations maroco-espagnoles. Enfin, les deux Souverains avaient convenu de se retrouver lors d'une prochaine rencontre informelle. Ces dernières semaines, le Maroc avait protesté à plusieurs reprises contre l'agression de plusieurs ressortissants marocains par les forces de sécurité espagnoles en transit par la ville occupée de Mellilia. Le Maroc avait aussi vigoureusement condamné l'abandon par la garde civile espagnole de huit migrants subsahariens en détresse au large des côtes marocaines. Le Maroc avait appelé, lundi 9 août, l'Espagne à fournir des réponses précises sur les différents cas de dérives racistes commis par des éléments de police et de sécurité espagnols. Le lendemain, mardi 10 août, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a affirmé, dans une déclaration à la presse à l'issue d'une audience que lui a accordée le Roi Juan Carlos 1er, que l'Espagne était prête à présenter au Maroc «clarification, dialogue et informations» au sujet de ce comportement.