À Had Soualem, la gendarmerie royale a mis hors d'état de nuire un quadragénaire, père de trois enfants, accusé d'avoir abusé de sa fille âgée de quatorze ans. Il y a seize ans qu'ils se sont croisés à Had Soualem, que chacun d'eux a fait la connaissance de l'autre et qu'ils ont décidé de se marier. Quelques rencontres entre leurs familles, la célébration des fiançailles et puis la nuit de noces. Et voilà qu'ils sont très heureux d'être tous seuls sous le même toit. Le jeune mari est un employé et la jeune épouse est une femme au foyer. De fil en aiguille, l'épouse est tombée enceinte. Une première fille est venue égayer leur foyer. Puis un deuxième enfant et un troisième. Et c'était le début d'interminables problèmes. La vie du couple n'est plus comme avant. Elle n'est qu'une succession de problèmes, de malentendus, de rixes et de plaintes devant les gendarmes et les tribunaux. Bref, ils sont devenus deux ennemis et chacun ne gardait qu'une rancune vers l'autre. En effet, l'intervention des proches n'a pas changé leurs positions. La réalité prouve qu'ils ne partageaient plus rien pour continuer à vivre ensemble. Ils sont arrivés au point mort. La solution ? C'était la répudiation. Une répudiation qui n'a pas mis fin à leur recours aux tribunaux. Car, chacun avait l'intention de gagner la garde des trois enfants. Au fil des audiences devant les tribunaux, le père a gagné la garde de la fille aînée et la mère a eu celle des deux autres enfants. Entre-temps, le père s'est marié avec une autre femme. Depuis, son ex-femme recourait, une fois encore, aux tribunaux pour avoir la garde de la fille aînée, qui est actuellement à son quatorzième printemps. Pour elle, sa fille aînée ne devait pas vivre sous le même toit avec la seconde épouse de son ex-mari. Nous sommes le samedi 17 juillet. La fille aînée a rejoint sa mère au douar Bousbaâ. Elle était dans un état lamentable. Elle sanglotait sans rien dire à sa mère qui tentait de la calmer pour savoir ce qui lui est arrivé. Mais, la fille n'arrivait pas à retenir ses larmes. Difficilement, elle a craché le morceau : elle a affirmé à sa mère que son père profitait surtout de l'absence de sa seconde épouse pour l'obliger à coucher avec lui, qu'il abusait d'elle depuis plusieurs mois, qu'il la menaçait de l'enterrer si elle ose divulguer ce secret. Seulement, la nuit du 10 juillet, son père est allé plus loin, a précisé la fille à sa mère. Car, il l'a dépucelée. Ne croyant pas ses oreilles, la mère a conduit sa fille aînée chez un gynécologue qui l'a examinée et a attesté que la fille semble être violentée sexuellement jusqu'à son dépucelage. Un certificat médical à la main, elle a emmené la fille vers le poste de la gendarmerie royale de la région pour déposer plainte. Arrêté, le père a clamé son innocence expliquant qu'il ne s'agissait que d'un coup monté par la mère qui avait l'intention de la prendre en garde. C'est pourquoi le procureur du Roi près le tribunal de première instance a donné ses instructions aux enquêteurs d'emmener la fille chez un autre gynécologue de la ville de Berrechid. Celui-ci a confirmé les conclusions du premier gynéco : la fille a été abusée sexuellement jusqu'à la perte de sa virginité. Mardi 13 juillet, le père incestueux a été traduit en état d'arrestation devant la Cour d'appel de Settat.