Le PJD a interpellé, mardi, le Premier ministre à propos des dysfonctionnements qui marquent toujours la scène politique nationale. Les islamistes continuent leur tournée de prospection. Après une réunion la semaine dernière avec les responsables de l'USFP, le Parti de la justice et du développement (PJD) est parti rencontrer les dirigeants de l'Istiqlal. Au cours de cette réunion tenue mardi 4 mai à Rabat, le PJD a interpellé le Premier ministre Abbas El Fassi, à propos des «dysfonctionnements qui marquent toujours la scène politique nationale». Une délégation du PJD conduite par son secrétaire général, Abdelilah Benkirane, et composée de Mustapha Ramid et Abdellah Baha, membres du secrétariat général du parti, a été reçue, mardi, par le Premier ministre. Selon un communiqué de la Primature, cette rencontre s'inscrit dans le cadre des engagements contenus dans la déclaration gouvernementale et des contacts avec les composantes de l'institution législative. La rencontre s'est déroulée en présence de Driss Lachgar, ministre chargé des Relations avec le Parlement. «Nous avons évoqué lors de la rencontre avec Abbas El Fassi plusieurs questions se rapportant à la scène politique nationale, notamment la persistance de l'intervention de l'administration dans la vie politique et les dysfonctionnements qui marquent l'action politique actuellement au Maroc. Nous avons fait observer au Premier ministre que le Parti Authenticité et Modernité (PAM), en tant qu'acteur politique, est le premier responsable de cette situation d'anarchie à travers les erreurs que cette formation politique a commises», a affirmé Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD, dans une déclaration à ALM. «Nous avons demandé au Premier ministre Abbas El Fassi et au ministre chargé des Relations avec le Parlement Driss Lachgar, en tant que représentants de la majorité gouvernementale, d'assumer leur responsabilité dans ce sens. Il est temps de remédier à cette situation en mettant fin aux dysfonctionnements», ajoute-t-il. Selon des observateurs, il ne faut pas perdre de vue que la rencontre tenue entre Abbas El Fassi et les dirigeants du parti islamiste intervient peu de temps avant la déclaration du Premier ministre sur le bilan du gouvernement à la mi-mandat du Parlement. Abdellah Baha a, dans ce sens, affirmé, dans une déclaration à ALM, que «cette réunion n'a pas été tenue par le Premier ministre dans l'objectif de sonder les intentions du PJD avant de faire sa déclaration devant le Parlement sur le bilan du gouvernement». «Nous n'avons pas eu des discussions avec M. El Fassi dans ce sens. La déclaration sur le bilan de l'action gouvernementale à la mi-mandat est une autre question. Cette déclaration sera suivie d'un débat entre les parlementaires relevant de la majorité et de l'opposition. La rencontre tenue avec le Premier ministre est une réunion ordinaire de communication. Il n'y en avait pas d'enjeu particulier», affirme-t-il. «La réunion avec le Premier ministre s'inscrit dans le cadre des contacts entamés récemment par le gouvernement avec les composantes de l'institution législative. Ainsi, après avoir rencontré les partis de la majorité gouvernementale, le Premier ministre a entamé des contacts avec les partis de l'opposition. Lors de cette rencontre, nous avons discuté des mesures à même de garantir la promotion de l'action de l'institution législative, notamment la réforme de la procédure des questions orales et l'amélioration de la coordination entre les deux chambres du Parlement», précise M. Baha. Joint par ALM, Driss Lachgar a, quant à lui, refusé de faire des déclarations à propos de cette rencontre. «J'ai juste accompagné le Premier ministre lors de cette entrevue. Seuls Abdelilah Benkirane et Abbas El Fassi sont habilités à commenter les points qui ont été soulevés lors de la réunion», a-t-il signalé. Ceci dit, le communiqué de la Primature a fait savoir que les entretiens ont porté, lors de cette réunion, sur les moyens à même de renforcer et promouvoir les mécanismes de contact entre le gouvernement et les groupes représentés au sein du Parlement, ainsi que sur le soutien de l'action législative en vue d'améliorer son rendement. A rappeler que le Premier ministre avait appelé, lundi 26 avril, lors du séminaire de coordination de la majorité tenu à Rabat, le gouvernement et le Parlement à déployer davantage d'efforts et à s'atteler à l'examen des moyens susceptibles d'améliorer leur rendement en matière de communication, ce qui renforcera leurs rôles constitutionnel et politique dans un cadre de complémentarité des attributions et des objectifs.