Le patrimoine architectural d'Oujda a été mis en exergue par un groupe de jeunes qui ambitionne de valoriser l'attractivité culturelle de leur ville. La valorisation du patrimoine n'est pas du simple ressort des responsables de la culture et du développement territorial. Les jeunes ont aussi leur mot à dire pour pérenniser la culture de leurs ancêtres et contribuer à la sauvegarde des monuments historiques. Ils peuvent dans certaines situations stimuler des actions de sensibilisation d'envergure. C'est à quoi aspirent les participants à l'atelier de graphisme organisé, vendredi dernier, à la faculté des lettres et des sciences humaines sous le thème «Concepts de la communication visuelle interactive et multimédia». Au fait, les étudiants de la licence professionnelle Média et communication interactive sous la houlette de leur coordinatrice, Chourouq Nasri, ont initié un ensemble d'activités à double visée. D'abord sensibiliser à l'importance de s'impliquer positivement dans les efforts de réhabilitation de leur région. Ambition qui s'inscrit en échos avec les directives royales exprimées dans le discours de Marrakech sur la régionalisation. Elle répond notamment à une attente pédagogique qui insiste sur l'importance de s'ouvrir sur son environnement socio-économique. Pour atteindre ces objectifs, les étudiants de la filière «Média et communication interactive» ont confectionné tout un programme varié d'animation ambulante à travers plusieurs espaces de la ville. Au fait, ils ont réalisé une miniature en bois de la porte de Bab Khmis avec un sablage collant et ont confectionné une maquette de l'ancienne médina à partir d'une photo prise par un avion militaire en 1906. La raison avancée étant d'exposer les itinéraires qui peuvent être empruntés par les visiteurs de l'ancienne médina. A ces ambitions de marketing culturel et territorial, ils ont mémorisé plusieurs monuments grâce à des photos géantes qui représentent des lieux prisés de la médina. «Au-delà du souci didactique, les initiateurs de cette nouvelle approche s'engagent dans un ambitieux projet artistique et touristique pour redonner vie au passé de la ville millénaire», a déclaré Chourouq Nasri, coordinatrice de ces activités. Les étudiants proposent en effet de raconter l'histoire de l'ancienne médina d'Oujda dans une exposition où les images et les textes s'entremêlent. Leur but est de ressusciter le passé de la ville pour susciter une réflexion sur son avenir. Quant à l'étudiant Abdennabi Boukharfane, il a noté qu'à Oujda il n'y a pas que Bab Sidi Abdelwahab et Bab Al-Gharbi qui sont connus par tout le monde. D'autres monuments historiques et portes d'entrée pour l'ancienne médina méritent une attention particulière. «Il faut les mettre en exergue pour proposer des circuits de découvertes et démontrer qu'Oujda regorge de lieux à forte charge historique», a-t-il indiqué. C'est le cas de Bab Khmiss qui a subi une transgression manifeste au fil des années. Détruite puis rebâtie avec l'arrivée du protectorat. Elle a été une seconde fois démolie pour des raisons se rapportant à la fluidité de la circulation. L'actuelle porte qui se trouve à quelques mètres de la place initiale offre la possibilité d'entamer un périple enchanteur via les différents quartiers de l'ancienne médina.