Le Maroc a procédé à l'expulsion de nombreux missionnaires étrangers accusés de prosélytisme chrétien dont seize personnes qui dirigeaient un orphelinat à Aïn Leuh. Le Maroc affiche de nouveau sa fermeté quant à la préservation des valeurs religieuses et spirituelles des citoyens. De nombreux missionnaires étrangers, de différentes nationalités, accusés de prosélytisme évangéliste, ont été expulsés, dernièrement, du territoire national. C'est ce qu'indique un communiqué du ministère de l'Intérieur rendu public lundi 8 mars. Le ministère affirme que parmi les expulsés figurent seize personnes, entre résidents et dirigeants d'un orphelinat situé dans la commune de Aïn Leuh dans la province d'Ifrane. Les ressortissants étrangers en question mettaient à profit, selon le communiqué, «l'indigence de quelques familles et ciblaient leurs enfants mineurs qu'ils prenaient en charge, en violation des procédures en vigueur en matière de Kafala des enfants abandonnés ou orphelins». Ce groupe s'adonnait également, selon le département de Taïeb Cherkaoui, à des activités de prosélytisme «visant des enfants en bas âge, n'ayant pas plus de dix ans», et ce «sous couvert d'actions de bienfaisance», ajoutant que «dans le cadre de l'enquête ordonnée par le Parquet général, des centaines de prospectus et de CD de prosélytisme ont été saisis». «L'ensemble des mesures prises par les autorités marocaines s'inscrivent dans le cadre de la lutte menée contre les tentatives de propagation du credo évangéliste, visant à ébranler la foi des musulmans», assure-t-on de même source. Le ministère tient, d'autre part, à souligner que «les mesures d'expulsion du territoire national ont été prises conformément aux dispositions légales en vigueur, pour la préservation des valeurs religieuses et spirituelles du Royaume». En guise de clarification, une source de l'orphelinat de Aïn Leuh, relevant de l'Entraide nationale, a affirmé à ALM que l'orphelinat en question est géré par des Américains et ne relève nullement de l'Entraide nationale. «L'orphelinat en question à Aïn Leuh s'appelle «Kariat Al-Amal» (Le village de l'espoir). Il s'agit d'un orphelinat géré par des Américains et ne relève surtout pas de l'Entraide nationale. Il a été fondé bien avant l'indépendance. Ce village prenait en charge les enfants abandonnés ou les enfants démunis. Il paraît qu'il leur enseignait le credo évangéliste ce qui constitue une violation de la loi marocaine», précise notre source qui a préféré garder l'anonymat. Cette source a affirmé, par ailleurs, à ALM que les autorités administratives de la province d'Ifrane ont mis en place une commission de suivi de cette affaire composée du gouverneur de la province d'Ifrane, de la Gendarmerie royale et de la Sûreté nationale. Contacté par ALM, Me Mustapha Ramid, affirme que la décision de l'expulsion des prosélytes de l'orphelinat de Aïn Leuh est conforme à la loi. «Le Code pénal marocain incrimine, dans son article 220, toute personne qui emploie des moyens de séduction dans le but d'ébranler la foi d'un musulman ou de le convertir à une autre religion, soit en exploitant sa faiblesse ou ses besoins, soit en utilisant à ces fins des établissements d'enseignement ou des enseignements. La loi est claire. La décision des autorités compétentes ayant procédé à l'expulsion des prosélytes de l'orphelinat de Aïn Leuh est conforme à la loi. Car ces prosélytes ont exploité un orphelinat pour propager le credo évangéliste», explique Me Ramid. A rappeler que le Maroc avait expulsé au mois de décembre dernier cinq ressortissants étrangers pour «réunion non déclarée et prosélytisme évangéliste». Il s'agissait de deux Sud-africains, deux Suisses et un Guatémaltèque qui faisaient partie d'un groupe composé également de douze ressortissants marocains. En mars dernier, cinq missionnaires étrangers, quatre Espagnols et une Allemande avaient été également expulsés alors qu'ils tenaient une «réunion de prosélytisme» avec des ressortissants marocains.