La préservation des zones humides atténue les changements climatiques et consolide les services éco-systémiques rendus à la population, tout en constituant une réserve importante d'eau. Dans le but de consolider la formation des futurs enseignants du Centre de formation des instituteurs d'Oujda en matière de la protection de l'environnement et à l'occasion de la journée mondiale des zones humides qui sera célébrée le 2 février, l'Espace de la solidarité et de la coopération de l'Oriental (ESCO) a organisé, samedi, une table ronde sous le thème : «Prendre soin des zones humides, une réponse au changement climatique». Une table ronde qui a regroupé acteurs associatifs, clubs écolo-scolaires, formateurs et enseignants universitaires. Une opportunité pour passer au peigne fin les recommandations de la convention Ramsar. Un traité intergouvernemental qui sert de cadre à l'action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l'utilisation rationnelles des zones humides et de leurs ressources. Selon l'argumentaire distribué à cette occasion, les zones humides représentent 6% des terres sèches sur le plan mondial et constituent une réserve importante d'eau. Elles contribuent à l'épuration et au stockage des eaux, la réalimentation des nappes phréatiques, la protection contre les tempêtes, les inondations, l'épandage des crues et la fixation des zones côtières. Elles contribuent également à l'atténuation du réchauffement climatique et absorbent plus de 25% du CO2 émis à l'échelon mondial. Elles représentent également un grand intérêt pour le monde d'ornithologie. Au niveau de l'Oriental, c'est le Sibe (Site d'intérêt biologique et écologique) de la Moulouya qui représente une importance majeure dans la préservation de cet équilibre naturel. À cet effet, il mérite plus d'attention pour assurer sa sauvegarde et sa protection contre toutes les formes de dépassements qui le menacent. «Le Sibe de la Moulouya où se trouve une grande richesse de la faune et de la flore présente un fort taux d'endémisme et mérite d'être préservé et protégé», ont rappelé les différents intervenants. Le thème débattu s'inscrit en amont avec la campagne de sensibilisation à l'intérêt que revêtent les zones humides à l'échelle mondiale et la protection des sites d'intérêt biologique et écologique à l'instar de la Moulouya au niveau du Maroc oriental. Intervenant à cette occasion, Mohamed Benata, président de l'ESCO et membre fondateur de l'Ecolo plate-forme du Maroc du Nord, a rappelé l'importance de cette journée et a précisé «qu'en plus du contexte international qui est de plus en plus sensible à la protection de l'environnement notamment par la proclamation de l'année 2010 comme année de la biodiversité. Une année marquée essentiellement, sur le plan national, par les instructions royales qui stipulent l'élaboration de la Charte nationale pour l'environnement et le développement durable». D'autres intervenants ont évoqué les dangers qui guettent le Sibe de la Moulouya tels que la déforestation et la destruction de la tamariçaie, le défrichement et la destruction de l'habitat naturel de la faune sédentaire et migratoire, la propagation du béton et du bitume, les phénomènes d'érosion de la côte ainsi que la pression anthropique exercée par les projets touristiques.