L'introduction de races caprines à haut potentiel laitier est considérée comme forme d'investissement en milieu rural et stipule d'améliorer la production laitière et fromagère. L'Agence de développement de l'Oriental, l'Association Moubadarate Attanmia Al Karaouia (AMAK), la Faculté de sciences d'Oujda et l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) ont lancé, vendredi dernier, un atelier d'appui aux coopératives et associations productives du lait de chèvre. Un partenariat qui vient à point nommé pour apporter un plus aux coopératives et associations qui opèrent dans le domaine de la production et de la transformation du lait de chèvre. «Une coopération commune pour valoriser et par conséquent améliorer le revenu des populations qui optent pour la production du fromage à base de lait de chèvres», a précisé le professeur Abdeslam Asehraou, coordinateur scientifique du projet, lors du lancement de cet atelier. De fait, certaines coopératives et associations au niveau de l'Oriental ont opté pour le lait de chèvre pour améliorer leurs revenus et proposer un nouveau produit sur le marché local. Cependant, «les qualités sanitaire et organoleptique ne sont pas bien maîtrisées, surtout que les étapes de fabrication sont empiriques et non hygiéniques. Ce qui se répercute négativement sur les producteurs par la dévalorisation de leurs produits», a précisé M. Asehraou. De son côté, Abdelmajid Bechchari de l'INRA a expliqué que les efforts déployés pour le développement de la filière laitière caprine se sont limités à l'introduction de races à haut potentiel de production (l'Alpine et la Murciana). «De fait, les opérations menées par différentes agences et projets de développement (inclus les programmes INDH), se veulent des actions génératrices de revenus et privilégient le regroupement des bénéficiaires dans des coopératives ou associations pour pallier les imperfections constatées et rentabiliser davantage la filière caprine», a-t-il ajouté. Pour canaliser l'ensemble de ces actions et leur assurer la durabilité convoitée, une première expérience sous forme de «fromagerie terroir» vient d'être lancée. «Il fallait penser à des équipements adéquats et à un accompagnement scientifique. Et c'est dans ce cadre que s'inscrit la convention qui vient d'être signée entre les initiateurs du projet Ajbane Tafoughalte», a rapporté Youssef Bahetta, chargé de mission et responsable du secteur agricole à l'Agence de développement de l'Oriental. «Ajbane Tafoughalte» est un produit du terroir que ses initiateurs cherchent à lui assurer la réussite convoitée pour qu'il serve d'exemple. «Notre stratégie consiste à développer cette filière de manière à avoir une meilleure rentabilité et transformation de lait. Ensuite le fromage produit sera déposé au niveau de l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale pour le protéger», a ajouté M. Bahetta. Il est à signaler que l'élevage caprin est détenu par des petits éleveurs habitant des régions difficiles selon un système d'élevage extensif en utilisant des « races» locales destinées principalement à la production de viande. Récemment, la région de l'Oriental a connu l'introduction de races à haut potentiel laitier (Alpine et Murciana grandina). L'élevage de ces races constitue une source de revenu supplémentaire aux familles rurales.