Certains chiffres publiés dans un rapport sur les défis du développement dans le monde arabe remontent à 1991 et 1999. Le HCP reproche la non actualisation de ces données qui a eu pour conséquence majeure d'affecter l'information socio-économique du pays. Le Haut Commissariat au Plan (HCP) conteste certaines statistiques qui viennent d'être publiées par la Ligue des États arabes dans un rapport sur les défis du développement dans le monde arabe. Le document mentionne des chiffres du HCP qui n'ont pas été actualisés et qui remontent à 1991 et 1999. Des chiffres qui avaient été publiés depuis déjà plusieurs années et qui avaient été repris, avant leur actualisation, par le PNUD dans son rapport de 2007 sur la situation des pays en 2005. Il ressort de ce rapport que la pauvreté a augmenté au Maroc en passant de 13% en 1991 à 19% en 1999 alors que les statistiques les plus récentes du HCP font état d'une baisse de la pauvreté de 14,2% en 2004 et à 8,9% en 2007. «Sur le plan de la valeur informationnelle et de l'évaluation, l'actualisation des données est essentielle. Elle implique que les auteurs d'un rapport qui vise ses deux objectifs se donnent la peine de se référer aux données les plus récentes», déclare à ALM, Ahmed Lahlimi, haut commissaire au Plan. «Les données fournies par le rapport sur la pauvreté se réfèrent aux statistiques du HCP de 1991 et 1999 alors qu'il y a eu de nouvelles données en 2004 et 2007. Ce sont ces taux actualisés auxquels se réfèrent aujourd'hui la Banque mondiale et le PNUD», poursuit M. Lahlimi. Selon le HCP, la publication de données non- actualisées par certains organismes de rapports internationaux est une pratique qui est assez courante. Une situation qui, d'après le HCP, s'explique en raison des longs délais que nécessite l'élaboration de rapports et la tendance de leurs auteurs à choisir les années de référence dont les données sont disponibles pour l'ensemble des pays concernés et qui sont, de ce fait, les moins récentes. Ces erreurs ont pour conséquence majeure d'affecter l'information socio-économique du pays bien qu'ils disposent des systèmes de statistiques les plus performants. Autre point de discorde : les statistiques relatives à la population marocaine. Le rapport affirme que la population du Maroc est passée de 31,1 millions en 2005 à 34,3 millions en 2008. Cette augmentation se traduit par un accroissement de 3,3% par an. Ce qui est tout aberrant pour le HCP. Et pour cause. Le taux d'accroissement annuel moyen de la population du Maroc entre 2005 et 2008 a été de 1,2% d'après les projections des Nations Unies avec un effectif qui est passé de 30,5 à 31,6 millions. Les projections les plus récentes du HCP font état d'un accroissement de 1,1% avec une population qui est passée de 30,2 à 31,2 millions. «Devant de telles erreurs, il faut éclairer l'opinion publique et attirer l'attention des rédacteurs de rapports pour qu'ils aient un plus grand souci de chercher les statistiques les plus récentes pour être en mesure d'établir une évaluation», conclut le haut commissaire au Plan.